Coopération régionale

Trois hauts fonctionnaires du COMESA à La Réunion

31 août 2005

Se rapprocher du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) est d’une importance capitale pour La Réunion. Il en va de l’intérêt de la langue française, mais aussi, sinon surtout, de l’économie réunionnaise.
Dans le cadre de la coopération engagée depuis 2003 avec la Région, une rencontre y était organisée hier après-midi avec les membres de la délégation du COMESA.

Trois hauts fonctionnaires du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) achèvent leur session de perfectionnement linguistique en français, au Centre international des études pédagogiques (CIEP) du Tampon. Originaires de Zambie, d’Ouganda et du Swaziland, ils occupent des postes à responsabilité au sein du COMESA. Hloniphile Dlamini, directrice du service des conférences du COMESA, le Dr Chungu Mwila, directeur du service de développement et investissement, et Stephen Karangizi, directeur des affaires juridiques légales et institutionnelles, recevaient hier leur attestation de perfectionnement linguistique.
Cela relève de la coopération entre nos pays."Lors de la visite à La Réunion en septembre 2003, Erastus Mwencha a souhaité que des fonctionnaires du COMESA suivent une formation en langue française au CIEP à La Réunion", déclare Wilfrid Bertile, vice-président du Conseil régional. En novembre 2004, la Région organisait une mission technique afin de dessiner les axes d’un partenariat, dans 2 secteurs jugés prioritaires : "le renforcement du français au sein de l’organisation régionale, et en particulier au Secrétariat général ; et, l’amélioration de la circulation et de la gestion de l’information avec les États-membres".

Favoriser la langue française dans le COMESA : une priorité

Laurent Perez, directeur du CIEP, précise : "cette formation vise à promouvoir et à renforcer l’utilisation du français comme langue de travail dans les organisations d’intégration régionale africaines". "Il faut combattre l’hyper-centralisme de l’anglais, qui n’est pas pour favoriser l’échange et la rencontre", poursuit-il. D’où l’intérêt de dispenser des cours intensifs aux hauts fonctionnaires du COMESA, mais aussi son personnel administratif. 27 personnes participent à ce programme. 2 groupes ont pu bénéficier de ces cours et de cette visite d’étude à La Réunion, dans les administrations des collectivités locales, préfectorales, mais aussi auprès d’un groupement d’entreprises. La formation se spécialise au contexte professionnel, et à la spécialité des stagiaires. En septembre et en octobre prochain, une quinzaine de salariés du COMESA suivront le même cursus. D’un coût total de 127.843,62 euros, ce projet est financé par la Région Réunion et l’Europe - à hauteur de 58,5% - et par l’Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF), qui a financé 54.405,12 euros du projet.

COMESA et La Réunion

"Comment insérer La Réunion, et par la même l’économie française, dans ce vaste marché de 380 millions d’habitants ?", demande Wilfrid Bertile. Evidemment, la Région Réunion a tout intérêt à intégrer cette organisation, la plus dynamique du continent africain. Pour comprendre, il faut savoir que le COMESA regroupe 21 pays, dont 9 anglophones. Par ailleurs, les membres de la Commission de l’océan Indien (COI) sont intégrés au COMESA. Et, précise Wilfrid Bertile, "le développement des échanges avec ces pays passe naturellement par le COMESA, et s’inscrit dans le cadre de l’Accord de partenariat économique (APE) en cours de négociation entre l’Union européenne et les États ACP". La France tient par ailleurs à bénéficier d’un statut particulier d’État associé du COMESA, au lieu et en remplacement du seul rôle d’observation à chaque rendez-vous de l’organisation. La Réunion a sa place. Elle occupe aujourd’hui un rôle d’observatrice, mais doit à l’avenir intégrer cette organisation. Cela permettra de s’associer à la zone de libre-échange dans l’océan Indien, qui existe depuis 2000.
À échéance 2008-2012, le COMESA devrait s’organiser en union douanière. En 2020, le COMESA devrait devenir une Union économique et monétaire, s’inspirant du modèle européen. Bref, ce calendrier est bien alléchant. Reste la question de la revue des Accords de Lomé, inadaptés au contexte spécifique de La Réunion. En 2008, la Région Réunion fonde tous ses espoirs dans les Accords de Cotonou, où l’Union européenne négociera un partenariat économique avec 6 grands pays de l’Afrique orientale et australe.

Bbj


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