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Politique africaine de la Chine
18 octobre 2007
Dans un article paru le 12 octobre dernier sous la signature d’Ibrahima Mbodj, le quotidien sénégalais ’Le Soleil’ apporte un éclairage sur la coopération entre la Chine et la République démocratique du Congo. Rappelons que le jour de l’arrivée d’une délégation du FMI à Kinshasa, le ministre des Finances de la RDC a annoncé la signature d’une convention avec la Chine débouchant sur un prêt de 5 milliards de dollars (voir ’Témoignages’ du 15 octobre 2007). L’analyse de notre confrère montre à quel point la situation change sur le continent africain, sous l’influence notamment de la politique africaine de la Chine. Nous reproduisons ci-après cet article avec des intertitres de ’Témoignages’.
La Chine, selon une formule maintenant consacrée, est « l’atelier du monde », mais elle est en train également de devenir le bailleur de fonds du monde. Avec des réserves financières estimées à 1.300 milliards de dollars (650.000 milliards de Fcfa) grâce à ses énormes excédents commerciaux, l’Empire du Milieu est devenu un interlocuteur incontournable de la finance mondiale.
C’est Beijing qui, à travers les bons du Trésor américain, finance le déficit budgétaire des Etats-Unis. Récemment, la Chine a créé un fonds d’investissement d’un montant de 200 milliards de dollars et a prêté à la République démocratique du Congo (RDC) 5 milliards de dollars pour construire 3.000 km de routes, un chemin de fer et d’autres infrastructures, en échange de l’exploitation de divers minerais dont son industrie en plein boom a tant besoin. Ce prêt a fait pousser des cris d’orfraie au FMI et à une multitude d’ONG qui ne veulent que « le bien de l’Afrique », au motif qu’il s’est fait dans des « conditions opaques » et contribue au surendettement du continent.
Pourquoi ne pas solliciter la Chine ?
Si le FMI avait par le passé montré sa capacité de compréhension des problèmes de l’Afrique pour lui accorder des prêts judicieux, qui n’allaient pas plomber son développement à cause d’un service de la dette aussi contraignante qu’injuste, on pourrait lui accorder oreille attentive. Mais voilà, depuis que l’Afrique est soumise aux Plans d’ajustement structurel (renforcé), ses populations se sont appauvries, se soignent mal, peinent à éduquer leurs enfants, en un mot, vivent mal. Même si cela n’exonère en rien la responsabilité des dirigeants africains qui ont détourné ou mal utilisé l’argent emprunté. La dette a été payée depuis longtemps et pourtant son service nous empêche de voir le bout du tunnel. Face aux conditions drastiques imposées par des institutions comme le FMI, pour une fois qu’on peut recourir à un autre bailleur de fonds aux conditions qui, de toute façon, seront moins « dramatiques », pourquoi ne le solliciterait-on pas ?
Pays dévasté et désorganisé par plusieurs années de guerre, la RDC peut-elle renoncer à un pactole de 5 milliards de dollars destiné à sa reconstruction, pour ensuite passer entre les fourches caudines du FMI ?
Le FMI craint d’être marginalisé
La véritable raison qui a fait réagir la vénérable institution dont d’ailleurs le nouveau directeur général reconnaît qu’elle doit s’adapter, c’est la peur de voir l’irruption de la Chine en Afrique combinée à une large ouverture des cordons de sa bourse, la marginaliser à terme et la faire perdre les fonds énormes qu’elle tire du continent noir grâce à une dette élastique qui ne finit jamais, malgré les mesures cosmétiques prises pour la réduire.
La Chine, nous en sommes conscients, n’est pas une philanthrope ; mais sa coopération semble convenir aux besoins des pays africains. Mais on dirait que certains pays d’Occident font tout pour mettre les bâtons dans les roues de cette coopération Chine-Afrique.
Dans un premier temps, on s’est ému du fait que le pays de Mao fait peu cas du respect des droits de l’Homme dans ses relations avec l’Afrique. Mais de qui se moque-t-on ? Combien de dictateurs à travers le monde ont été maintenus contre la volonté de leur peuple par des démocraties occidentales ? Dans l’afro-pessimisme ambiant qui règne en Occident et qui veut que l’Afrique soit un continent à la dérive, « non nécessaire à la marche du monde », l’intérêt qu’il suscite de la part de pays d’Asie semble prendre certains de court, alors qu’ils croyaient avoir suffisamment distillé le découragement chez les Africains pour mieux exploiter leur continent.
L’argutie du non respect des droits de l’Homme n’ayant pas prospéré, voilà qu’on nous sort le spectre du surendettement qu’entraîneraient les prêts chinois. Puisqu’il faut emprunter pour financer notre développement, il est légitime si la possibilité est offerte de choisir le bailleur qui accorde ses prêts à des conditions plus en accord avec les capacités de nos économies et qui ne nous met pas dans une camisole de force, avec des conséquences sociales insupportables. Certes, il ne s’agit pas de tourner le dos aux institutions financières internationales car leur soutien accompagné d’une politique de bonne gouvernance est très utile, sans compter le rôle de régulation qu’elles jouent au niveau mondial. Au constat, après le Japon, traditionnellement présent, la Chine n’est pas d’ailleurs le seul pays d’Asie à s’intéresser à l’Afrique. Dans une moindre mesure, mais le mouvement devrait aller crescendo, on peut citer l’Inde, la Corée du Sud, le Pakistan...
Vers une nouvelle organisation du monde
Des pays d’Amérique du Sud avec à leur tête le Venezuela ont agité récemment l’idée de mettre en place leur propre fonds monétaire international pour se soustraire des contraintes des institutions de Bretton Woods où les pays ne sont pas toujours représentés à la hauteur de leur poids économique.
Il semble que la même idée germe en Asie. Si notre continent n’est pas encore assez riche et assez organisé pour suivre le même chemin, en attendant que cela soit faisable, il pourrait au moins avoir plusieurs choix possibles pour emprunter.
La raréfaction prévisible de sources d’énergie comme le pétrole et les cours toujours en hausse de métaux stratégiques dont l’Afrique regorge ont replacé notre continent, même si certains refusent de le reconnaître, au cœur de la Mondialisation, si toutefois il l’a une seule fois quitté. Les pays pétroliers comme le Nigeria, l’Angola, la Libye et miniers comme la RDC, le Gabon et même le Sénégal pour ne citer que ceux-là font l’objet d’une certaine sollicitude de la part de grands groupes industriels internationaux parfois prêts à surenchérir pour remporter des contrats.
Notre continent est au cœur de la géopolitique mondiale des matières premières. Il lui revient maintenant de tirer le meilleur profit de cette situation en ne se limitant pas seulement à l’exploitation de ses ressources naturelles, mais en enclenchant un véritable processus d’industrialisation par une transformation sur place et la fabrication de biens de substitution.
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