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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Partenariat ’Kanaky’ / Région
25 août 2006
Les présidents de la Province Nord de Nouvelle-Calédonie, Paul Néaoutyine, et de la Région Réunion, Paul Vergès, ont paraphé hier une déclaration d’intention engageant les deux collectivités à développer leurs relations et partenariats pour la promotion du développement durable. Sauvegarde et valorisation des richesses culturelles et ressources naturelles, préservation et gestion d’une biodiversité terrestre et marine uniques sont autant de liens qui rapprochent les deux îles, unies par l’histoire de la colonisation.
Invité par la Région Réunion à assister à l’inauguration de la réserve des tortues marines de Saint-Leu, le président Paul Néaoutyine, accompagné de sa Directrice de Cabinet, Bernadette Salaun et de Laurent Lebrun, Directeur du Développement économique et de l’Environnement de la Province Nord de Nouvelle-Calédonie, a pu durant une semaine, apprécier les particularités de la politique régionale en matière de développement durable.
"Trouver de la convergence et de la synergie"
Et le choix des orientations stratégiques de La Réunion en la matière intéresse particulièrement le président de la Province Nord de Nouvelle-Calédonie. Il se dit "très impressionné du résultat de l’action des autorités publiques et politiques, particulièrement du Conseil Régional." Reste à savoir comment traduire ce concept dans le contexte insulaire calédonien ou 230.000 habitants se disséminent sur un territoire dont la superficie équivaut à 7 fois et demi celle de La Réunion. "Les équipements de haut niveau, le logement social, l’ingéniosité dans la mise en valeur des espaces fonciers notamment dans les Hauts..." : l’approche et l’expertise réunionnaise interpellent le président qui relève toute l’importance du partage de cette expérience. À La Réunion comme en Nouvelle-Calédonie et plus largement au niveau des collectivités de l’Outre-mer, il convient encore selon Paul Néaoutyine "de favoriser une meilleure prise en compte des besoins exprimés au niveau local", "de trouver de la convergence et de la synergie pour mobiliser la recherche." Parce que la Nouvelle-Calédonie a besoin de méthodes pour parvenir à un modèle de développement durable adapté à ses richesses, besoins et spécificités, le partenariat initié avec la Région Réunion ouvre des perspectives d’échanges très enrichissantes.
Actions ciblées et concrètes
La protection de l’environnement et la valorisation de la biodiversité terrestre et marine sont des enjeux de développement communs aux deux collectivités, en relation déjà depuis plus d’un an.
"Nous avons le souhait de concrétiser un partenariat d’échanges d’expériences et d’expertises entre les deux iles, précise Philippe Berne, vice-président de la Région, et ce autour d’actions ciblées pour mettre en valeur ce patrimoine naturel caractérisé par une richesse unique." Des expériences en matière de gestion des espaces naturels, notamment dans le cadre de l’inscription des récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie au patrimoine de l’Humanité et des actions de l’Association du Parc Marin de La Réunion (APMR), feront l’objet d’échanges techniques. Philippe Berne souligne que "la Nouvelle-Calédonie a une expérience très poussée en matière de réserve marine". Mesurer l’impact de l’économie sur le milieu et inversement, considérer les aspects socioculturels et la protection des ressources, la prise en compte de tous ces facteurs favorisera à travers un "échange de méthodes de travail et d’expériences extrêmement enrichissants" une meilleure gestion intégrée des zones côtières. En outre, le projet européen d’ERA-NET Net-Biome permettra, en partenariat avec les autres collectivités d’Outre-mer, de mobiliser les financements nécessaires à la mise en place de programmes de recherche visant à préserver et valoriser la biodiversité insulaire tropicale reconnue en tant que telle lors de la dernière conférence de la biodiversité à Paris.
Se tourner ensemble vers l’avenir
La promotion du développement durable passe également par l’optimisation des énergies renouvelables, la réalisation d’un Agenda 21 ou encore l’adaptation aux changements climatiques, préoccupation forte des territoires insulaires. L’expertise de l’ONERC (Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique) sera sollicités pour la prise en compte des effets sur le massif corallien. Les ressources piscicoles et aquacoles constituent encore un axe de développement commun et de coopération entre les deux collectivités, comme la pharmacopée. Sur ce dernier point, la chercheuse et conseillère régionale Maya Césari précise que l’Institut Agronomique Calédonien est déjà en relation avec le CIRAD de La Réunion, "pendant du pole de protection des plantes." Les recherches en agronomie, agroalimentaire et pharmacopée doivent être exploitées car elles offrent des potentialités d’avenir. Maya Césari précise encore qu’une certaine connaissance des plantes médicinales de La Réunion s’est transportée en Nouvelle Calédonie et qu’il serait intéressant d’étudier son appropriation et d’essayer de valider cette connaissance partagée.
"Coopération toujours plus étroite"
Les axes de recherches sont finalement nombreux et prometteurs. Si la concrétisation de ce partenariat reste encore à décliner, la volonté de rapprochement entre les deux collectivités s’exprime clairement et plus encore entre deux hommes, unis à leur façon dans une même lutte, celle pour la liberté des peuples et le respect de leur identité. Le président Vergès s’est dit très honoré d’accueillir un représentant important de la Kanaky qui a lutté jusqu’aux menottes pour la reconnaissance et le respect de son peuple en proie à l’assimilation coloniale. Si le président Vergès souligne "la modicité de la relation de nos peuples", il retient surtout ce qui les unit : la sauvegarde de leur héritage culturel et de leur façon de vivre. Et pour le peuple kanak, le chemin vers la reconnaissance se poursuit encore. "Nous voulons faire de cette visite le point de départ d’une coopération toujours plus étroite, a souligné Paul Vergès. (...) C’est le début d’une longue marche de coopération." Et une longue marche "commence toujours par un premier pas."
Stéphanie Longeras
An plis ke sa
"La chasse aux ressources minières"
Les ressources en nickel de Nouvelle-Calédonie, entre 20 à 25% des réserves mondiales, suscitent les convoitises du marché international. Deux nouveaux projets d’extraction sont en cours, un dans la Province Nord et l’autre dans la Province Sud. Si le pays doit, selon le président Néaoutyine, toujours être à la recherche d’une meilleure valorisation de ses ressources, il doit aussi en évaluer les impacts environnementaux et permettre des retombées économiques directes pour la population elle-même. En 2003, le Conseil national des droits des peuples autochtones en Nouvelle-Calédonie poussait un cri de révolte à l’ONU soulignant que l’exploitation minière constituait "une menace croissante pour notre peuple (...) La chasse aux ressources minières est à l’origine d’abus systématiques des Droits de l’Homme de la part de la France et des multinationales canadiennes." En plus d’avoir été chassé de ses terres et parqué systématiquement dans des réserves indigènes à la fin du XIXème siècle, le peuple kanak qui vit aujourd’hui près des mines subit des conséquences écologiques et sociales lourdes.
Un passé et une lutte identitaire communs
"Se reconnaître les uns les autres et construire ensemble"
La Nouvelle-Calédonie, tout comme La Réunion, porte en elle les séquelles de la colonisation. Au début du siècle, le peuple kanak, à force de tueries et de massacres, ne comptait plus que 20.000 personnes. "Nous n’imaginons pas ce qu’a été la dureté de la colonisation en Calédonie et la dureté de la répression." Et le président Vergès ne pouvait pas, pour cette première visite d’une responsabilité importante de la “Kanaky”, ne pas condamner "l’utilisation des Réunionnais dans l’opération de colonisation de la Nouvelle-Calédonie." A l’époque, on leur a fait miroiter de meilleures conditions de travail là-bas "dans le but d’équilibrer le mouvement de libération des Kanakys (...) Les Réunionnais ont été manipulés, acteurs inconscients mais coupables." Selon le président Vergès, "La Réunion a une dette de réparation vis à vis de la Nouvelle-Calédonie (...) Il ne faut jamais l’oublier sinon c’est une trahison au devoir de mémoire (...) Nous n’oublierons jamais mais ne ferons pas de ce passé un obstacle à agir." Il ne s’agit pas pour le président Vergès de faire surgir de vieux débat, non, il s’agit de rétablir la vérité pour que La Réunion sache. Paul Néaoutyine, né à la fin de l’indigénat, parle d’un passé commun, celui de la colonisation et des transferts de populations. Il faut selon aujourd’hui que la colonisation soit reconnue, que le devoir de mémoire puisse se faire et que l’"on puisse se reconnaître les uns les autres et construire ensemble." L’appel de Nouméa pour la diversité culturelle lancé le 17 décembre 1999 par Paul Vergès et Marie-Claude Tjibaou trouve aujourd’hui un autre écho. Le partenariat entre la Province Nord et La Réunion est aussi axé sur la promotion et la valorisation de l’identité et de la diversité culturelle. Dans le cadre de la MCUR, des échanges artistiques et de connaissances en matière de recherche culturelle seront initiés. "Le problème identitaire est au cœur des accords de Nouméa qui a permis la reconnaissance de l’identité kanake et au delà d’une citoyenneté de Nouvelle Calédonie", souligne encore le président Néaoutyine. La colonisation fait partie de l’héritage historique des deux iles qui affirment aujourd’hui une identité culturelle forte.
S. L.
Rappel historique
Lorsque, sous Napoléon III, les navires français débarquent sur la Grande-Terre, 50.000 Mélanésiens peuplent l’île depuis plus de 3.000 ans. Malgré la résistance du peuple, la Nouvelle-Calédonie est déclarée colonie française en 1860. Dans cette colonisation, la terre est l’enjeu majeur pour les colons comme pour les Kanaks : les premiers veulent agrandir leur pays alors que les seconds défendent la terre de leurs ancêtres et leur mode de vie.
Dans le monde mélanésien, l’Homme n’est pas le maître. La terre ne lui appartient pas, c’est la source de la vie. Chaque Kanak se considère comme le fils d’un arbre, d’un rocher, d’une tortue ou d’une pierre. Ce respect de la terre se traduit par une grande variété de rites qui célèbrent les éléments de la nature. La terre est une religion mais aussi l’histoire de l’identité kanake, le lieu de repos des ancêtres. Loin de se soucieux de cet attachement profond à la terre, la politique de l’administration française devient plus offensive à partir de 1870. L’armée chasse les kanaks de leur terres et de leurs villages pour les attribuer aux bagnards libérés et autres colons. Après plusieurs mois de révoltes, 5% de la population kanake aura disparu sous les balles des colons. Avec la forte exploitation du nickel, le pays assiste à une migration encouragée de populations chinoises, indonésiennes et japonaises. Des villes émergent dans le paysage sauvage, le bagne est supprimé tandis que les Kanaks se voient systématiquement parqués dans des réserves indigènes. La condition de réclusion des autochtones s’institutionnalise dans le premier quart du siècle. Durant la Première Guerre Mondiale, l’armée française incorpore 2170 tirailleurs kanaks au bataillon Pacifique. Plus de la moitié meurt au front. Pour la Seconde Guerre, les Américains utilisent l’île pour reconquérir le Pacifique. Après une paix internationale retrouvée, le pays souffre de tensions opposant les Caldoches aux Kanaks. Les loyalistes défendent une appartenance à la France alors que les indépendantistes revendiquent une "Kanaky" libre débarrassée des colons. Les Kanaks exigent alors leur retour à la terre des ancêtres. Les affrontements de rue sont de plus en plus violents et l’État d’urgence est décrété en 1984. La crise entre l’État français et les indépendantistes s’accentue et au printemps 1988 le leader charismatique de la lutte pour la libération, Jean-Marie Tjibaou, est assassiné. Après de longues négociations, les accords de Matignon signés le 26 juin 1988 garantissent l’existence d’un gouvernement calédonien, mais l’Etat français y conserve la plupart des compétences dont la justice, la fonction publique, la monnaie et l’armée. L’identité kanake se voit officiellement reconnue, alors que les acteurs socio-économiques s’engagent à les intégrer à son développement. Mais l’exploitation massive du Nickel et la spoliation des terres kanakes entraînent la pauvreté croissante du peuple. Les accords de Nouméa sont un pas vers la reconnaissance d’une identité confisquée. Aujourd’hui, l’enjeu reste l’avenir avec l’échéance des élections de 2014 qui verra peut-être la naissance officielle de la Kanaky...
S. L.
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