Protection des végétaux

Un programme indocéanique pour éviter les pépins

23 novembre 2004

La 3ème réunion du Comité scientifique d’orientation et de pilotage du Programme régional de protection des végétaux de la Commission de l’océan Indien (COI) se déroule à Saint-Pierre. Il a pour objectif d’augmenter quantitativement et qualitativement la production horticole dans les cinq pays de la COI.

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Pour éviter d’avoir trop de pépins avec les fruits, mieux vaut réfléchir ensemble. Dans le prolongement du Programme de lutte contre les mouches des fruits, initié par la Commission de l’océan Indien (COI) et financé par l’Union européenne (UE), a été mis en place, depuis le 1er août 2003, le Programme régional de protection des végétaux.
La 3ème réunion du comité scientifique d’orientation et de pilotage du programme se déroule depuis hier, pendant deux jours, au Pôle de protection des plantes à Saint-Pierre.
Un programme qui a pris sa vitesse de croisière. Ce dernier "est conçu pour contribuer à l’augmentation du niveau de vie des producteurs horticoles des pays de la COI (1) , par une amélioration qualitative et quantitative des productions horticoles, à travers des bonnes pratiques agricoles qui préservent la santé publique et l’environnement naturel".
Il s’agit d’arriver, en 2007, date de la fin de ce programme, à créer un réseau régional de protection des végétaux, à harmoniser les contenus des législations phytosanitaires, à contrôler la qualité des pesticides et du matériel végétal échangé, à mettre en place des essais multilocaux de lutte contre les organismes nuisibles et à développer une action d’appui, de conseil et de formation.

Lutte contre la maladie du cocotier

Depuis le début du programme (qui, comme l’a souligné Denis Brossard, chargé de mission à la COI, est un des seuls de la Commission à tenir son “planning”), différentes formations ont été mises en place (soixante techniciens des cinq États-membres, une dizaine de spécialistes malgaches...).
Elles concernaient les pratiques phytosanitaires et l’intervention du Pôle de protection des plantes, sous la responsabilité d’Eric Jeuffrault. Le mois dernier s’est également tenu à Maurice un atelier d’harmonisation de la réglementation phytosanitaire.

Cette troisième réunion du Comité scientifique d’orientation et pilotage du Programme régional de protection des végétaux a pour but de définir les activités de 2005/2006. "Une année charnière", selon Shirley Chinien, de la représentation de la Communauté européenne à Maurice, car le programme subira une évaluation de mi-parcours.
Ce comité devrait déterminer des actions permettant de mettre en œuvre la coopération scientifique et technique. Et notamment, l’élaboration d’une méthode de lutte biologique de la maladie du cocotier qui frappe l’archipel des Comores et "ne s’arrêtera pas aux frontières".

"Personne n’arrivera à régler seul les problèmes"

Mais aussi l’ouverture d’un site web qui sera réalisé par le Pôle de protection des plantes. Il permettra "un partage d’informations", tout en aidant à la pérennisation du programme. Une pérennisation qui repose, comme l’a indiqué Denis Brossard, sur l’appropriation des résultats par les États-membres, par les professionnels.
Olivier Magnaval, sous-préfet de Saint-Pierre et officier permanent de liaison pour la coopération régionale, a noté combien La Réunion était attachée aux résultats du Programme régional de protection des végétaux, "un atout pour l’agriculture de l’île".
ll a également salué le rôle du Pôle de protection des plantes "qui s’ouvre de manière volontaire sur la coopération régionale car personne n’arrivera, seul, à régler les problèmes communs aux îles".

Correspondant


An plis ke sa

Financement
Le budget du Programme régional de protection des végétaux s’élève à 6,6 millions d’euros dont 4,850 millions financés sur le 8ème Fonds européen de développement (FED). La Réunion n’émargeant pas au FED, elle contribuera à hauteur de 1,2 million d’euros sur le Fonds européen de développement régional (FEDER) et sur les fonds propres du Conseil régional et du Conseil général.

Identification
Un des objectifs du programme réside dans l’identification des ennemis des cultures dans chacun des pays de la COI. Un effort particulier devra être réalisé pour les Seychelles et les Comores qui, des cinq pays du Sud-Ouest de l’océan Indien, sont les moins avancés dans ce domaine.

Opportune
"Ce programme est une décision intelligente et opportune. Les maladies des plantes ne s’embarrassent pas des frontières administratives et politiques. Le développement du ver blanc à La Réunion est une des illustrations des imprudences que l’on peut commettre dans ce domaine. La mise en commun des moyens de lutte contre les ennemis des cultures est une mesure indispensable", a déclaré Ary Mondon, vice-président du Conseil général.

Officier permanent de liaison
Olivier Magnaval a déjà occupé le poste de chargé de mission auprès de la COI. Il assurera, en plus de ses fonctions de sous-préfet de Saint-Pierre, l’intérim d’officier permanent de liaison jusqu’en mars prochain, date du sommet des chefs d’état de la COI. Le sous-préfet de Saint-Pierre remplace Edmond Lauret qui a rejoint à Paris le siège du Conseil général du génie rural, des eaux et de la forêt (une instance d’expertise, de proposition, d’évaluation et de contrôle de l’application des politiques publiques pour le développement durable de l’agriculture et de la forêt).


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