Assemblée générale à Antananarivo

Une démarche nouvelle pour l’Université de l’océan Indien

30 juin 2004

Le passage du projet pilote financé par l’Union européenne à une gestion associative rassemblant trente-sept institutions d’enseignement supérieur et de recherche est aujourd’hui terminé. Les premières formations ont été mises en place et les réseaux de laboratoires de recherche fonctionnent. Les décisions de l’assemblée générale de l’U.O.I. devraient lui permettre de passer une vitesse supérieure dans un nouvel esprit.

L’assemblée générale de l’Association des institutions et d’enseignement et de recherche des pays de la Commission de l’océan Indien, support juridique de l’Université de l’océan Indien (U.O.I.), s’est déroulée les 15 et 16 juin derniers à Antananarivo sous la présidence du Pr Goolam Mohamedbhai, président de l’U.O.I. et vice-chancelier de l’Université de Maurice.
Ce dernier, dans son discours d’ouverture, a noté que "malgré les difficultés de notre jeune association, malgré les problèmes profonds liés au financement et en conséquence à la viabilité de même de notre organisation, l’enthousiasme nous anime tous, aujourd’hui encore(...). Je peux affirmer que la communauté universitaire et scientifique de nos îles (France/Réunion, Madagascar, Maurice, Seychelles et Union des Comores) est fortement mobilisée".
Les représentants des institutions membres de l’association ont approuvé le rapport d’activités de l’année 2002, le bilan comptable et le rapport du commissaire aux comptes. Mais comme l’a souligné le président, l’U.O.I. devra "consolider l’approche déjà développée lors de la phase-pilote".

Le coup de main de la C.O.I.

Dans un communiqué, la direction régionale de l’U.O.I. indique que les représentants des institutions membres "ont également pris connaissance des décisions importantes du Conseil des ministres de la C.O.I., réuni à Moroni les 26 et 27 mai derniers : mise à disposition d’une expertise technique afin d’aider l’U.O.I. à identifier des partenaires financiers" ainsi que "l’introduction, auprès du Comité inter-régional de coordination (voir encadré) d’une demande pour une étude de faisabilité d’un programme structurant qui pourrait être financé par les bailleurs de fonds".
Le relevé de décisions indique que "l’assemblée générale (A.G.) a également approuvé le contenu d’une convention à établir avec la C.O.I." L’organisation régionale pourrait ainsi reconnaître la mission de coordination de l’U.O.I. et son rôle d’opérateur délégué dans la mise en œuvre de ses programmes dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche.
L’A.G. a par ailleurs "pris bonne note des recommandations du Conseil d’administration sur la stratégie à suivre à l’avenir et a confirmé la nécessité d’une réorientation politique de l’U.O.I. afin de répondre à ses missions et à ses objectifs", d’une part et a également pris acte des "attentes des institutions membres et des États de la C.O.I.", d’autre part.

Deux nouveaux membres

Elle a aussi "validé les trois grands axes d’intervention prioritaires proposés par le Conseil d’administration : Mondialisation et insularités dans l’océan Indien ; Environnement et développement durable ; Identités indianocéaniques et patrimoines culturels".
Elle a encore, à travers des groupes de travail, "identifié des projets pour une éventuelle mise en œuvre, après expertise". Cette réflexion va se poursuivre dans les mois à venir par "une relation suivie entre le secrétariat exécutif de l’U.O.I. et les institutions membres. Elle permettra le recensement des compétences existantes et leur mise en réseau afin de mieux les valoriser". Une évaluation de ce travail sera ensuite effectuée par le Conseil d’administration à sa prochaine rencontre prévue en décembre 2004.
L’A.G. a aussi proposé, en marge du Festival culturel tournant programmé en 2005 à Madagascar, l’organisation d’un colloque scientifique sur un thème fédérateur en articulation avec celui du festival : "Cette action ponctuelle, en relation avec la C.O.I. et d’autres partenaires, permettrait de mettre en place un programme structurant qui pourrait bénéficier de l’appui de l’organisation régionale et de partenaires financiers intéressés".
Enfin, l’A.G., sur proposition du Conseil d’administration, a reçu l’adhésion de l’Institut de la francophonie pour l’entrepreneuriat (I.F.E.) en qualité de membre actif et de l’Institut régional du travail social (I.R.T.S.) en qualité de membre associé qui viennent renforcer les trente-cinq institutions d’enseignement supérieur et de recherche, membres fondateurs.

L.M.


Repères

Le Comité inter-régional de coordination (CIRC)

Le Comité inter-régional de coordination (CIRC) est un organisme chargé de répartir les aides européennes à la coopération régionale. Il rassemble les pays de la Commission de l’océan Indien (COI), du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), de l’Autorité intergouvernementale de développement (IGAD) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), soit 29 pays.
o C.O.I. : France/Réunion, Madagascar, Maurice, Seychelles et Union des Comores.
o COMESA : Angola, Burundi, Union des Comores, R.D. du Congo, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Madagascar, Malawi, Maurice, Namibie, Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Ouganda, Zambie, Zimbabwe.
o SADC : Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Afrique du Sud, R.D. du Congo, Maurice, Seychelles et Namibie.
o IGAD : Djibouti, Érythrée, Kenya, Somalie, Soudan et Ouganda.
o EAC : Kenya, Tanzanie et Ouganda.


Une question à Masséande Allaoui, directrice régionale de l’U.O.I.

Pourquoi peu d’étudiants réunionnais sont-ils inscrits dans les formations de l’U.O.I.?

- Je crois d’abord que l’U.O.I. doit élargir et diversifier son offre de formation pour mieux répondre aux attentes des étudiants en général et des étudiants réunionnais en particulier. Mais par ailleurs, il est vrai que les étudiants réunionnais devraient pouvoir bénéficier de bourses à la mobilité identifiées et rapidement mobilisables, cela leur permettrait de participer à des formations qui se déroulent dans les îles voisines.


De nouvelles collaborations

Depuis mars 2003, l’U.O.I. a noué des relations avec les institutions de même vocation que l’U.O.I. : Agence universitaire de la francophonie (A.U.F.), Association des universités africaines (AUA), Association internationale des universités (A.I.U.), consortium regroupant les universités de l’Afrique de l’Est, etc. et des autres partenaires comme l’UNESCO.


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