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La ville de Tamatave va renouer cette année avec un événement économique et international qu’elle n’avait plus connu depuis une quarantaine d’années. La “Foire internationale” de Tamatave en effet a vécu une édition unique, en août 1963. Elle revient en force cette année, sous le nom générique de “Foire du 21ème siècle”, et avec une thématique forte portée sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), dans le but de faire de Tamatave un des pôles de la modernité malgache avec lequel compter, en dépit des retards structurels affectant la Grande Île en général et Tamatave en particulier. Il s’agit aussi de mettre les habitants de Tamatave en présence des outils du 21ème siècle, ceux avec lesquels ils devront nécessairement se familiariser pour surmonter leurs difficultés et rester en phase avec un monde qui change vite.

Signature d’une convention

Le maire de cette grande ville portuaire de la côte Est, la deuxième ville du pays (200.000 habitants), Roland Ratsiraka, a signé avec la ville du Port, dans le cadre du jumelage qui unit les deux cités, une convention de coopération dont il a explicité les termes, hier, en conférence de presse, dans une présentation globale de l’événement, en compagnie de Jean-Yves Langenier, maire du Port. Les deux élus étaient entourés de leur équipe respective comprenant, pour la délégation malgache Marcelle Ratsiraka, Colette Vaohita, 2ème adjoint au maire de Tamatave et ancien ministre de l’environnement et Narson Rafidimanana, 3ème adjoint au maire en charge notamment de l’économie et des finances. "Nous voulons resserrer les liens entre les entreprises et les acteurs économiques de nos deux îles, en leur proposant un élargissement au plan national et international", a dit Roland Ratsiraka en soulignant ce qui fait à ses yeux "la complémentarité de La Réunion et de Madagascar dans de nombreux domaines économiques".
Dans la plaquette-programme de la Foire, tirée à 20.000 exemplaires, Roland Ratsiraka souligne "la vocation de Tamatave pour le rassemblement en faveur du développement économique dans l’amitié et le mariage des diversités culturelles". Ce rassemblement et cette diversité seront visibles dans les participations des différents pays, régions, villes ou communautés, et la présence d’entreprises ou d’associations et organismes très divers, dans un événement qui attend plus de 60.000 visiteurs.
Le programme de la Foire annonce la participation de 188 exposants - dont une cinquantaine dans “l’espace animation” du gymnase Soavita. Tous les autres seront installés le long d’une avenue centrale, qui constituera le cœur économique de la manifestation autour duquel seront répartis les espaces “exposants” et les animations foraines. Un Dojo de 600 mètres carrés sera dédié à la restauration, avec un espace d’environ 200 places.
La Réunion est l’invitée d’honneur de cette première réédition, qui a invité aussi la ville de Saint-Étienne (France) et celle de Quatre-Bornes (Maurice). Roland Ratsiraka a signalé hier la présence d’entreprises françaises et allemandes, ainsi que la participation du consulat de Chine.

La Réunion à Tamatave

Une délégation réunionnaise, forte d’une dizaine de stands, accompagnera la représentation de la ville du Port, composée d’élus et d’administratifs. La participation réunionnaise sera “pilotée” dans ses différents aspects - économique, culturel et de formation - par la Halle des Manifestations, structure portoise rompue à la préparation d’événements similaires, telle la Foire internationale des Mascareignes. Elle entraîne notamment avec elle des forains et des structures d’animation gonflables qui constitueront l’un des “clous” des attractions foraines, un autre temps fort devant être un spectacle son et lumière, "du jamais vu chez nous", a souligné l’élu malgache. Il faudra aussi compter avec des ambassadeurs de la cuisine créole traditionnelle ; deux groupes musicaux de premier plan, Ousanousava et Kiltir, qui seront nos porte-drapeaux culturels dans la Foire avec, dans un autre registre, la présence de l’ILOI (institut de Limaz de l’océan Indien), de l’école des Beaux-Arts et du Conservatoire des Arts et métiers (CNAM). L’OMS portois sera aussi de l’événement avec une exposition présentant la politique sportive portoise et des diffusions audiovisuelles.
Pour le maire de Tamatave, l’importance des échanges économiques et de l’ouverture de Tamatave à l’international sont les deux motivations principales de cette “Foire” actualisée. "La dévaluation de l’ariary a causé des problèmes de pouvoir d’achat et nous voudrions néanmoins relancer la consommation et surtout montrer que Tamatave est un futur marché pour les entreprises réunionnaises", a dit Roland Ratsiraka en détaillant les efforts faits par sa ville pour se mettre à la hauteur de l’événement. Ancien député, élu en 1999 à l’Assemblée nationale, Roland Ratsiraka s’est démis de son mandat national lorsqu’il a été élu maire de Tamatave, une première fois en 2000, puis réélu en 2004 pour un mandat qui court jusqu’en 2007.
Pour Jean-Yves Langenier, maire du Port, après la part "d’Histoire subie" qui a tissé des liens étroits entre peuples malgache et réunionnais, le souhait partagé est de "ne plus subir mais d’être des acteurs du développement avec les autres pays de la région indocéanique". Des liens rapprochent par ailleurs les ports de Durban, Tamatave, Port-Louis et Le Port dans un “observatoire du développement des villes portuaires” et toute action visant à "rapprocher les partenaires pour réfléchir ensemble au développement durable, pour une coopération harmonieuse" ne peut être que bénéfique pour l’ensemble de la région. "On ne peut pas séparer une action de l’ensemble dans lequel elle s’inscrit", a dit le maire du Port, pour conclure.

P. David