18 citoyens indiens placés en garde à vue

Une image détériorée de La Réunion

17 octobre 2011, par Céline Tabou

18 commerçants indiens, venus de Delhi pour participer à la Foire indienne de Saint-Louis, ont été arrêtés, jeudi 13 octobre par la Police de l’air et des frontières. Selon la police, leur visa « touriste » ne devait pas leur permettre de travailler en France. Le lendemain, les 18 Indiens ont été relâchés, car leurs papiers étaient en règle.

Cette affaire interpelle sur les conditions de coopération qu’il est possible d’entreprendre avec l’Inde, les autres pays émergents ou nos voisins, quand leurs ressortissants sont arrêtés sans ménagement, puis menacé d’expulsion. L’arrestation des commerçants donne une image désastreuse de La Réunion.

« Les visas que l’on nous a délivrés à Delhi ne semblent pas être conformes ! La police nous a informés que nos documents étaient pour les touristes… Pourtant, à l’ambassade de France, nous avions bien précisé qu’on venait à La Réunion pour faire du commerce sur une invitation des communes de Saint-Louis et de Saint-André où nous serons normalement à partir du 20 octobre. Nous avons les autorisations de tout le monde et maintenant, on nous emmène au service de l’Immigration ! », a expliqué au “JIR”, l’un des commerçants indiens.

« Cela fait sept ans que je viens à La Réunion à l’occasion du Dipavali. Il n’y a jamais eu aucun souci jusqu’à présent. Nous ne sommes pas responsables de tout ça, ils nous font perdre notre temps et notre argent », a-t-il ajouté. Également soupçonnés de ne pas avoir déclaré leur marchandise et de faire partie d’une filière de travail clandestin, les commerçants font toujours l’objet d’une enquête administrative. En effet, cette affaire met en évidence les suspicions des autorités françaises vis-à-vis des travailleurs étrangers, qui pourraient à terme ne plus vouloir travailler avec les Réunionnais.

Les avocats ont évoqué un « incident diplomatique ». Ces derniers ont montré à la presse et aux autorités l’argent déboursé par les commerçants indiens pour un visa « business » à l’ambassade de France, à New Delhi. De plus, les avocats ont dénoncé, le non-respect de leurs droits. Cette situation risque de créer des conflits et pourra avoir des conséquences sur le tourisme réunionnais, mais également tous ceux qui souhaiteront travailler même temporairement à La Réunion.

Céline Tabou


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