Au vu des bilans présentés au cours de la journée Chine hier au Conseil régional, il apparaît que la politique de coopération menée par la Région avec la Chine, en particulier avec la Municipalité de Tianjin, a été une réussite dans les domaines de la culture, de la formation professionnelle et de l’éducation. En revanche, dans le domaine industriel, et malgré la forte volonté des opérateurs économiques réunionnais, l’appui de la Région et de la SR21, les projets sont toujours en cours de concrétisation. Pourquoi ?

Une réglementation complexe

C’est que l’objectif prioritaire n’est pas d’accompagner et de favoriser l’action d’opérateurs réunionnais en Chine, mais plutôt d’accueillir la venue d’opérateurs chinois à La Réunion en faveur du développement économique. Cette orientation place la collectivité dans une situation de dépendance au regard du rythme et des contraintes des opérateurs économiques. Elle peut susciter les projets, créer les conditions pour les favoriser et les accompagner, mais elle ne peut pas faire elle-même. La réalisation de ces projets se heurte à des contraintes réglementaires fortes et complexes qui nécessitent un délai d’analyse, un examen attentif et les relations avec la Chine n’ont été officialisées que depuis deux ans seulement, délai relativement court pour voir se réaliser des projets industriels de grande importance.

Des projets variés

Les projets économiques entre nos deux pays sont variés. Les potentialités du marché chinois, l’évolution des besoins de son économie permettent aux opérateurs réunionnais d’envisager des relations allant de la simple importation de produits finis ou semi-finis, à l’export, ou de s’inscrire dans une démarche de joint-venture ou d’implantation locale sur un marché en expansion constante et devenu fortement consommateur. Plusieurs projets ont été retenus, notamment dans le cadre de participation à des salons et foires en Chine, au cours du Forum PME PMI de Canton en octobre dernier, ou bien par l’intermédiaire de missions sectorielles. C’est le cas dans le domaine des plantes pharmaceutiques, de la peinture, des placoplâtres, du textile, de spiritueux. Il faut attendre que les projets aboutissent pour apporter des informations complémentaires.

Inscrits dans le long terme

La mise en œuvre du Comité de Pilotage (voir encadré) , et le partenariat avec la CCIR, va permettre d’accroître, d’amont en aval, la portée de ces initiatives, dont le succès dépend à la fois d’une préparation accrue des entreprises réunionnaises en termes d’information, de mise en réseau, qu’à l’identification de relais viables sur place, et le suivi de projet en aval, la relation économique avec des opérateurs chinois devant s’inscrire dans le long terme.
Les opérateurs économiques réunionnais et chinois doivent s’intégrer dans un cadre plus large permis par l’Union européenne, celui de plusieurs programmes communautaires. D’autres part, la Chine devient également un pays dont les besoins en expertise et services deviennent cruciaux, ouvrant le champ de nouveaux secteurs d’intervention économique.

Eiffel ék Estéfani

Comment s’organise la coopération sino-réunionnaise ?

Le Comité de Pilotage Réunion-Chine note que les relations pluri-sectorielles entre La Réunion et la Chine ont fait l’objet depuis 2003, d’un soutien particulier du Conseil régional, qui a signé plusieurs conventions et accords de partenariats, notamment avec la Municipalité de Tianjin, interlocuteur privilégié de notre île, dans le cadre de la coopération France-Chine.

L’ouverture vers la Chine a donné lieu à une diversité importante des initiatives qui s’accompagne d’une démarche structurante et coordonnée, géré par le Comité de Pilotage du partenariat avec la Chine, qui se décompose en ateliers de travail sectoriels et thématiques.
Le Comité de Pilotage s’oriente vers la mise en place de six groupes de travails thématiques. Chacun d’eux est piloté par un opérateur technique leader. Le tourisme et la promotion d’image ainsi que l’événementiel et les médias sont dirigés par le Comité de Tourisme de la Réunion. L’Enseignement et la recherche par l’Université de La Réunion. Les partenariats économiques et les actions sectorielles sont sous la direction de la Chambre de commerce et d’industrie, les métiers et produits de l’artisanat relève de la Chambre de métiers, les institutions, culture, sport, associations reviennent à la collectivité et la SR21 est chargée du groupe Union européenne, appui aux partenariats et financements multilatéraux.

Quelques-unes des actions déjà menées

Éducation : voyage en Chine du collège Jean D’Esme de Sainte-Marie dans le cadre du jumelage avec le Palais de la Jeunesse à Tianjin. Voyage culturel et linguistique organisé en Chine par le Lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis dans le cadre de l’appariement avec le lycée 21 de Pékin.

Formation professionnelle : formation qualifiante d’initiation à la cuisine chinoise, conduite par le Centhor et destinée à des demandeurs d’emplois. Sur douze stagiaires, huit sont en emploi, un en formation et trois dont la situation est inconnue. Dix-huit nouveaux stagiaires bénéficieront d’une phase de mobilité en Chine à Tianjin ou en Inde.

Culture : en 2003 : la Semaine en Chine organisée par l’Association culturelle chinoise de La Réunion, publication d’un bulletin sur la culture chinoise par l’Association bénédictine culturelle chinoise, diffusion de l’art et la culture chinoise par l’Amicale de l’école franco-chinoise.
En 2004 : programme d’activités culturelles chinoises de l’Association bénédictine culturelle chinoise, initiation à la langue chinoise, à la calligraphie et aux danses par l’association Lune Di Tong, exposition sur l’écriture chinoise et spectacle par l’association Amicale des Réunionnais d’origine chinoise, venue du Ballet national de Pékin invité par la Fédération réunionnaise des Associations culturelles chinoises, la manifestation Guan Di 2004 par l’association Guan Di.
Cette année : Guan Di 2005, ateliers de sculptures et de modelage de figurines avec la participation de Yan Wang et de Guand Ren Hao mis en place par l’association Amicale des Réunionnais d’origine chinoise.

Destination touristique autorisée

L’un des éléments essentiels à l’instauration de relations durables est la circulation des hommes. L’assouplissement de ces procédures est donc une condition essentielle dans la stratégie de rapprochement mutuel entre La Réunion et la Chine.
Le ministère des affaires étrangères est actuellement en train de négocier un accord Destination touristique autorisée avec la Chine qui comprendra la Polynésie Française, la Nouvelle-Calédonie et La Réunion.