1 milliard d’affamés : que faire chez nous ?

19 janvier 2009, par LB

Au cours des deux dernières années, les émeutes de la faim dans le monde ont rappelé un peu à l’opinion la tragédie de la sous-alimentation, qui frappe désormais près d’un milliard de personnes. Dans un entretien avec “l’Humanité-Dimanche” sur les défis de 2009, Jacques Diouf, directeur général de la F.A.O. (l’organisation des Nations Unies pour la nourriture et l’alimentation), souligne que « la crise financière va accroître les difficultés sociales et peut aggraver la situation ».
Pour faire face à ces drames effarants, les priorités d’action cette année, dit-il, sont de créer d’urgence les conditions « pour nourrir la population mondiale (9 milliards en 2050) », donc « augmenter l’offre alimentaire de 50% d’ici à 2030 et la doubler à l’horizon 2050 ». À cette fin, il « appelle à un Sommet mondial de l’alimentation en 2009 ».

On verra quelle sera la réponse des dirigeants des États les plus riches de la planète à cet appel de Jacques Diouf. Vont-ils continuer à rester quasiment passifs, voire à soutenir le système capitaliste, coupable de ce crime contre l’humanité qu’est la faim sur la Terre ?
En tant que citoyens du monde, nous devons soutenir avec force cette demande légitime. Mais en tant que Réunionnais, nous devons aussi avoir une vision régionale de ce problème car le directeur de la FAO rappelle qu’« en octobre 2008, on recensait 36 pays en situation de crise alimentaire grave, dont 21 en Afrique et 12 en Asie », donc plus ou moins proches de l’océan Indien.

Déjà en février 1987, il y a vingt-deux ans, Paul Vergès était intervenu au Parlement européen pour tirer la sonnette d’alarme sur la gravité de ce fléau et dénoncer ses causes profondes. C’est pourquoi, disait-il, « cela exige une révolution copernicienne dans la conception des relations entre les peuples anciennement colonisateurs et anciennement colonisés ».
D’où le combat mené depuis des dizaines d’années par le président de la Région et par le PCR pour un co-développement régional, solidaire et responsable. Nul doute qu’il en sera question dans les propositions du PCR rendues publiques samedi prochain à sa Conférence extraordinaire à Saint-Pierre car nous ne pouvons être indifférents aux souffrances des peuples de notre région.

L. B.


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