15 morts en Grèce, La Réunion concernée

17 novembre 2017, par J.B.

Mercredi, une région de Grèce a subi les conséquences de pluies torrentielles. Un torrent de boue s’est répandu dans les rues de plusieurs villes. Le bilan est désastreux avec au moins 15 morts. Ce 16 novembre a été décrété jour de deuil national par le Premier ministre Alexis Tsipras.

Selon les premiers éléments disponibles, ce bilan dramatique n’est pas le résultat de la fatalité, il a une explication : l’aménagement du territoire. À La Réunion, une telle nouvelle ne peut laisser indifférent. En effet un Réunionnais sur trois vit dans une zone à risque.

En Grèce, il apparaît donc qu’il n’a pas été tenu compte de l’expérience des anciens qui avaient les capacités de construire en tenant compte du risque de crue soudaine. Que dire à La Réunion ?

Quelques exemples sont révélateurs. En 1948, notre île est touchée par un cyclone qui fait plus de 100 victimes. La région la plus touchée est l’Ouest et en particulier Saint-Leu. Les eaux en crue des ravines sont venues buter sur un niveau de la mer surélevé en raison de la houle cyclonique. En conséquence, les ravines ne pouvaient plus s’écouler dans l’océan. Point de rencontre entre les eaux déferlant des hauts et celle arrivant de la mer, le centre-ville a été gravement inondé. Quand le cyclone s’est éloigné, cette partie de Saint-Leu ne ressemblait plus à une ville, mais à un lit de rivière d’où émergeaient des maisons qui n’avaient pas été emportées.

Le cas de Saint-Leu n’est pas isolé. Saint-Paul et Saint-Louis notamment ont sur leur territoire des quartiers qui se situent près d’estuaires de ravine. Or, force est de constater que la catastrophe de 1948 a été oubliée. À Saint-Leu, si la construction du collège et de la gendarmerie a d’abord été localisée à Piton, c’est parce qu’il n’était plus question d’implanter de grands équipements près de la mer. Cette prudence n’est plus de mise lorsque l’on constate le nombre important de construction sortis de terre au cours des 30 dernières années près du littoral.

Et comme pour montrer que l’on ne tient pas compte de l’expérience, le plus grand projet de l’Ouest est de construire une ville nouvelle de plusieurs dizaines de milliers d’habitants près de la mer à Cambaie. Gageons que la tragédie grecque puisse être prise en compte afin que l’aménagement du territoire soit au service de la protection de la population, plutôt qu’à celui des profits de promoteurs immobiliers.

J.B.

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