150.000 chômeurs, et moi, et moi… J’y pense et puis j’oublie…

29 mars 2012, par J.B.

Les chiffres officiels sont tombés : le nombre de chômeurs continue de grimper. La situation est très grave. Nous votons dans un mois pour élire le président de la République et un mois plus tard pour désigner des députés Réunionnais. Quand, les députés vont siéger en juillet, l’année scolaire sera terminée. Nous aurons 8.000 demandeurs d’emploi supplémentaires.

« Ainsi va la vie »… si rien ne change.

Dans ce contexte social difficile, quelles sont les préoccupations des femmes et des hommes politiques réunionnais ? Que font-ils ? Que proposent-ils ? La question interpelle aussi ceux qui n’ont pas de problème d’emploi. Quelle est leur réaction devant cette extrême misère ? L’égoïsme de classe les rend aveugles, sourds et muets ! Il faut se rendre à l’évidence : le PCR est le seul parti qui propose des solutions et négocie avec les présidentiables les meilleures conditions possible pour le développement de La Réunion, capables de générer des dizaines de milliers d’emplois.

Face à cette attitude responsable du PCR, des élu(e)s complotent pour tenter de détruire le Parti. Qu’est-ce qui les gêne ? Ils n’ont qu’à faire autant sinon plus pour sortir de la crise sociale. Sous toutes sortes de prétextes fallacieux, il s’agit bien d’un comportement de solidarité de classe pour maintenir la situation en l’état. Les adversaires du PCR se recrutent partout, y compris dans son organisation interne. L’attitude de Huguette Bello est typique de cet état de fait : le langage est convenu, généreux, la pratique est différente.

« J’y pense et puis j’oublie » chantait Jacques Dutronc.

Dans cette chanson, il pointe l’égoïsme d’une classe sociale bien placée, qui aime parler d’elle-même et des futilités de sa propre vie, mais qui n’a aucune considération envers les autres, et leurs problèmes cruciaux concrets. Dans sa chanson, il caricature la posture des nantis : « avec ma vie, mon petit chez-moi… mon mal de tête, mon point au foie » ou bien « avec mon régime végétarien et tout le whisky que je m’envoie… », etc.

Cette chanson date de 1966. La France vivait l’époque des « Trente glorieuse » ; elle comptait 49 millions d’habitants ; elle en a 65 millions aujourd’hui. La Chine comptait 700 millions, elle en a le double. À La Réunion, la population a quasiment été multipliée par 3, sur la même période ! En 1966, le mot chômage ne faisait pas partie du vocabulaire des Réunionnais, encore moins dans les documents officiels.

Parmi nos 150.000 chômeurs, les 2 tiers sont des jeunes de moins de 25 ans.

Il n’y aura jamais assez de places pour les caser dans nos prisons dorées. Nos experts en psychiatrie et nos juges de tribunaux sont des hypocrites quand ils font semblant de comprendre comment des jeunes sans histoires peuvent passer aux actes de violences urbaines. L’hypocrisie se transforme en mépris quand ils ajoutent des commentaires dus à leur rang.

Des dizaines de milliers de jeunes n’ont plus rien à perdre. En les maintenant dans l’exclusion durable, le premier monde leur a clairement signifié que ses propres valeurs ne se partagent pas. Eux c’est eux, nous c’est nous ! Nul doute que ce monde à part s’attaquera à ceux qui travaillent, leurs institutions et leurs signes extérieurs de travail. Ils sont devenus étrangers au monde du travail et de jouissance tirés du bonheur de travailler. Le fossé s’agrandit à vue d’œil entre les 2 mondes. « L’apartheid social », comme l’appelle Paul Vergès, c’est cette réalité-là.

On devrait faire chanter partout : « 150.000 chômeurs, et moi, et moi, et moi… ».

J.B.

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