2.000 jeunes abandonnés

28 mai 2013, par J.B.

Tous les ans, 2.000 jeunes quittent l’école prématurément, ils décrochent avant d’avoir obtenu un diplôme. Annoncée dans le "JIR" d’hier, cette donnée illustre la crise dans notre pays.

Comment expliquer un tel gâchis ?

Depuis 50 ans, notre île a connu la scolarisation en masse. Désormais, toute une classe d’âge passe au moins 10 ans à l’école. Le système est celui d’un pays développé, la France. Les bâtiments et les équipements sont récents, car les collectivités ont beaucoup investi dans les écoles, collèges et lycées. Malgré tous ces moyens, des milliers de jeunes quittent donc le système scolaire sans rien. Ils vont grossir les rangs des plus pauvres. Le taux de chômage des jeunes sans diplôme est d’environ 70%.

Cette donnée n’est pas nouvelle. En effet, La Réunion compte aujourd’hui plus de 110.000 illettrés. Pourtant, nous ne sommes plus à l’époque coloniale. Et rare sont ces personnes qui n’ont pas eu accès à l’école. Ils ont passé au moins 10 ans à l’école, et ils étaient sans doute des jeunes qui ont décroché.

Comme ce problème n’est pas nouveau, il est donc lié à la structure même du système. Pour y remédier, des propositions ont déjà été faites.

Force est de constater que l’école à La Réunion est la même qu’en France, alors que dans notre île, la situation est très différente. En effet, la langue maternelle n’est pas le français. Et la langue régionale est parlée par tout le monde. Ce n’est plus le cas depuis longtemps en France. Pourtant, la maîtrise du créole réunionnais n’est pas demandée aux enseignants. Ce qui fait que les jeunes Réunionnais sont accueillis à l’école dans une langue qui leur est étrangère, avec des apprentissages également en langue étrangère. Cela ne contribue pas à faciliter les choses.

Le calendrier scolaire est un autre aspect. Il ne correspond plus à la réalité de notre climat. Ce qui rend les apprentissages plus difficiles à cause de la chaleur, ou des interruptions de classe causées par les cyclones.

Concernant le premier point, le PCR a déjà proposé de recruter de sortir La Réunion du mouvement national de mutation. Cela aura pour effet de favoriser à La Réunion l’enseignement par des professeurs qui maîtrisent la langue maternelle. L’autre proposition pour favoriser le recrutement de Réunionnais, c’est la fin de la sur-rémunération pour les fonctionnaires nouvellement mutés. Ainsi disparaîtrait l’attrait financier de venir servir à La Réunion.

Le calendrier climatique est une autre réponse pour faciliter les apprentissages.

Ce sont autant de propositions qui, une fois mises en œuvre, pourraient enfin mettre fin au gâchis des intelligences de 2.000 jeunes abandonnés.

J.B.


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