250 millions d’euros au cas où, où va-t-on ?

17 juin 2017, par J.B.

La Région Réunion avait convoqué hier les conseillers régionaux pour une séance plénière. Il était question notamment du vote d’un crédit de 250 millions d’euros pour le chantier de la route en mer.

Le président de la Région affirme que le budget prévu pour la réalisation de ce projet ne sera pas dépassé. Rappelons que ce budget est de 1,6 milliard d’euros. Annoncé dès 2010, il n’a pas évolué depuis 7 ans. Or, les problèmes liés à la construction d’une route en mer n’ont cessé de se multiplier. Tout d’abord, le budget initial n’englobe pas le raccordement de ce projet de route à 6 voies au réseau routier actuel. En effet, dans l’état actuel des choses, cette route deux fois trois voies se terminerait par une deux fois une voie à l’entrée de Saint-Denis. Compte tenu de l’augmentation continuelle du parc automobile à cause de la suppression du projet de tram-train, les 12 kilomètres de la route la plus chère du monde auront donc pour fonction de réguler les embouteillages à l’entrée de Saint-Denis. Ce qui condamnera les automobilistes à patienter des heures sur une route construite au-dessus de l’océan Indien, en pleine zone tropicale là où les dépressions, tempêtes et cyclones font d’importants dégâts.

L’autre obstacle majeur à la réalisation de la route en mer est la question des matériaux. La Région Réunion défend en effet un projet qui comporte plusieurs kilomètres de digues. L’objectif est de donner du travail aux entreprises réunionnaises. Chacun peut constater que les bénéficiaires de ces marchés sont notamment les transporteurs, une corporation dont les dirigeants successifs ont montré leur soutien à Didier Robert lors des campagnes électorales de 2010 et 2015. Le choix de digues nécessite un volume de matériaux important. Or, ces matériaux ne sont pas disponibles. Il a même fallu faire venir de Madagascar des roches avec tous les risques sanitaires et le coût financier que cela suppose.

La Région dit en substance que ces 250 millions d’euros sont budgétés au cas où, et que l’enveloppe pourrait ne pas être utilisée en totalité. Un pari au résultat bien incertain.

J.B.

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