50 ans après...

5 juillet 2004

Les menaces s’accumulent sur la filière canne-sucre et se font plus précises. Avec la remise en cause de l’organisation mondiale du sucre, l’Union européenne remet sur le tapis le système des quotas et des subventions. Le commissaire à l’Agriculture Fischler présentera officiellement son rapport le 14 juillet qui sera débattu en Conseil des ministres le 20 septembre. Si la tendance à la baisse paraît certaine, reste à apprécier son ampleur. Dans tous les cas, La Réunion pourrait bien se retrouver face à un “cataclysme économique et social”, probablement l’un des plus importants de son Histoire.
On pourrait toujours se dire, comme certains n’ont pas hésité à la faire, qu’il s’agit là d’une tactique habituelle de l’Union européenne. Tester nos capacités de résistance en distillant de mauvaises nouvelles pour mieux revenir ensuite à des solutions plus conformes à nos intérêts. Un angélisme qui résiste mal à la réalité, notamment aux pressions des gros producteurs mondiaux pour le démantèlement des règles du marché.
Alors que faire, alors que le temps nous est compté ? Pour Paul Vergès, l’heure est à la mobilisation. "La Réunion doit se mobiliser pour aider le gouvernement français à prendre l’ampleur du désastre, pour que la France nous défende devant l’Europe. De l’expression du pays dépendra le résultat de la bataille". Cette mobilisation, allant au-delà des seuls acteurs de la filière, concerne l’ensemble des Réunionnais. Ce qui fait dire à Paul Vergès : "Cinquante ans après, il faut mener à l’échelle de l’île une nouvelle bataille de Quartier Français, unir tous les Réunionnais et les Réunionnaises pour empêcher une catastrophe économique et sociale".

J.-M.C.


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Témoignages - 80e année


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