60 ans après

18 mars 2006

Les Réunionnais ont encore en mémoire l’intervention de Jean-Marie Le Guen à l’Assemblée nationale. Lors de la séance des questions au gouvernement le 21 février dernier, sa prise de parole avait réussi à interrompre la séance. Résultat : 2 parlementaires réunionnais n’avait pas pu avoir une réponse du gouvernement à leur question sur le chikungunya. Huguette Bello n’avait même pas pu s’exprimer ce jour-là, à cause du coup d’esclandre de Jean-Marie Le Guen. Mais ce dernier avait pu lancer une polémique politicienne plus d’1 an après le début de l’épidémie, voulant faire croire à l’opinion que lui et ses amis étaient là pour exiger du gouvernement qu’il rende des comptes sur la non-gestion de l’épidémie. Et de demander la création d’une commission d’enquête parlementaire, ce qu’avaient fait nos parlementaires bien avant. Tout cela, bien entendu, sans concertation avec les Réunionnais.
Trois semaines plus tard, alors que la mission d’information parlementaire s’apprête à commencer ses investigations, Jean-Marie Le Guen et ses amis refusent d’y siéger. Ils estiment officiellement que le salut ne peut venir que d’une commission d’enquête. Or, on sait qu’une mission d’information parlementaire est très souvent la condition nécessaire à la création d’une commission d’enquête. Pourquoi alors refuser d’y siéger aux côtés des députés réunionnais ?
Mais 60 ans après la fin du statut colonial, les mentalités sont difficiles à changer dans certains bureaux parisiens. D’aucuns pensent encore que l’on peut faire le bonheur des Réunionnais sans les consulter, et surtout utiliser notre détresse à des fins politiciennes.

 Manuel Marchal 


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Témoignages - 80e année


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