À Bruxelles, pas de chasse aux sorcières un lendemain d’élection

27 juin 2016, par J.B.

Trois jours après l’annonce de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, les décisions vont se préciser cette semaine. Du côté de la Commission européenne, du Parlement européen et du gouvernement français, la ligne est d’accélérer la procédure de séparation. Mais en Grande-Bretagne, les partisans du Brexit ne veulent pas précipiter les choses, à en croire Boris Johnston, principal animateur de la campagne pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Celui qui avait promis et organisé le référendum, le Premier ministre David Cameron, ne veut pas en gérer les conséquences. Il a annoncé qu’il n’allait pas enclencher la procédure permettant le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne. Il laisse cette tâche à son successeur. Ce dernier ne sera pas connu avant le mois d’octobre, car d’après David Cameron, c’est à son parti de réunir les instances appropriées pour une telle décision. Ce délai s’ajoute à celui nécessaire à la négociation des conditions de sortie de l’UE. Le statu quo pourrait donc être maintenu pendant trois ans.

Ce délai est bien trop long pour Bruxelles. Si le Royaume-Uni a fait le choix de quitter l’UE, alors il ne peut plus y avoir de commissaire européen de nationalité britannique. Le même problème se pose au sujet des élus britanniques au Parlement européen. Pourquoi voteraient-ils des textes qui ne les concernent plus ? Mais pour le personnel, qui ne sont donc pas des élus ?

Concernant les fonctionnaires européens de nationalité britannique, le président de la Commission européenne et celui du Parlement européen ont donné un message très clair : « d’après notre Statut, vous êtes des « fonctionnaires de l’Union ». Vous travaillez pour l’Europe. Vous avez laissé vos “chapeaux” nationaux à la porte lorsque vous êtes entrés dans cette institution. Aujourd’hui, cette porte ne se referme pas sur vous. Vous avez toujours été des fonctionnaires européens loyaux envers notre Union et vous avez apporté une énorme contribution au projet européen. C’est dans cet esprit de loyauté réciproque que je vais maintenant travailler avec les Présidents des autres institutions européennes pour m’assurer que nous pourrons tous continuer à bénéficier de vos remarquables talent, expérience et engagement. Je sais bien que vous avez tous des attentes légitimes sur vos droits et devoirs, sur l’avenir de vos familles qui ont pu vous suivre à Bruxelles, et celui de vos enfants qui sont peut-être scolarisés ici ».

Ce message dissipe les craintes des Britanniques qui avaient envisagé de prendre la nationalité belge pour garder leur travail, craignant d’être indésirables à cause du Brexit. Il montre également que du côté de l’Union européenne, les agents ne sont pas soumis aux conséquences d’un résultat électoral. Des élus réunionnais devraient s’inspirer de cette stricte séparation qui garantit le respect des opinions et empêche toute pression sur les salariés. C’est malheureusement loin d’être le cas, et souvent les élections sont l’occasion de licenciements et de recrutements en fonction des opinions politiques. Or, ces élus réunionnais disent même très souvent qu’ils sont Français et Européens. Qu’attendent-ils pour agir dans ce sens ?

J.B.

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