À défaut de bilan

29 novembre 2006

L’annonce de la signature d’une convention de partenariat entre EDF et l’Association Régionale d’accompagnement Social Territorialisé (ARAST) aura au moins eu le mérite de rappeler la situation d’extrême précarité dans laquelle vivent des dizaines de milliers de familles réunionnaises et qui ont d’énormes difficultés pour s’acquitter de leurs factures d’électricité. Ainsi 17 000 clients EDF bénéficient à La Réunion du tarif de première nécessité. Et nous avons tous encore en mémoire les récents drames bouleversants survenus après l’arrêt de fourniture électrique. Bien pourtant de première nécessité.

Si l’objectif affiché de ce partenariat est de sensibiliser les consommateurs sur les économies d’énergie, de prévenir les risques d’endettement... Bref, de faire du social, on souscrirait volontiers, même si c’est là quelque chose qui aurait pu se faire en interne. Mais, à regarder de plus près, cette convention soulève davantage de questions qu’elle semble en résoudre.

En effet, sauf à faire le bilan du dispositif social qui existe déjà - loi contre l’exclusion de 1998 - qui assure au client en difficulté le maintien de l’énergie tout en lui donnant la possibilité, via les services sociaux (CCAS et CAF), de régulariser sa situation vis à vis d’EDF - pourquoi lui en substituer un autre ? Rappelons, au passage, que l’arrêt total de fourniture intervient ici au bout 15 jours, contre un mois en France, le temps pour le client défaillant de se constituer un dossier auprès des services sociaux.

Pourquoi donc, au lieu de s’appuyer sur les CCAS en étroite relation avec le tissu associatif, l’EDF a eu recours à l’ARAST ? On peut légitimement s’interroger. D’autant que les difficultés financières de cette association s’étalaient, il y a peu, dans la presse ?

J. M.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus