À la caisse

23 avril 2005

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La presse en France a beaucoup parlé hier de ce patron d’une chaîne de grandes surfaces qui a été licencié pour n’avoir pas fait son boulot et qui a touché une prime de départ de 38 millions d’euros - soit 2.514 années de SMIC - en plus d’une grosse pension. Cette information est tombée le jour même où un rapport des Frères Emmaüs souligne que le nombre de précaires ne cesse d’augmenter et qu’il existe un million d’enfants pauvres en France.
Du coup, la retraite dorée de ce PDG fait scandale - on le comprend - et tout le monde s’en émeut, y compris certains de ses collègues, pour lesquels trop c’est trop. Un député UMP y est même allé de son couplet, dénonçant ce qu’il appelle "une provocation".
Peut-être. Mais la plupart de ces commentaires ne tiennent-ils pas de la diversion ? En effet, le cas de ce monsieur n’a rien d’exceptionnel. Toute la classe des possédants roule sur l’or tandis que la grande majorité de la population - au travail ou privée d’emploi - ne sait pas comment faire pour s’en sortir à chaque fin de mois.
Sans parler des plus pauvres dans le monde qui sont privés du droit à la vie. Sait-on qu’un enfant meurt toutes les trente secondes de paludisme, alors que cette maladie se soigne ?
Et cette réalité n’est pas le résultat du “hasard” ni du “destin”. C’est le fruit de tout un système économique, social, culturel, politique, judiciaire et médiatique appelé système capitaliste ou libéral (un drôle de mot pour un mécanisme tueur de libertés et de droits fondamentaux).
Ce système assassin, des libéraux “de droite” et des libéraux “de gauche” veulent le graver dans le marbre de la Constitution européenne. Si ça vous intéresse, votez “oui” et passez à la caisse...

L. B.


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