A La Réunion, les prétendants à un ministère ou un poste de député renvoyés à leurs chères études

10 mai 2017, par J.B.

Max Dubois est le responsable des Outre-mer dans En Marche. Dans le « JIR » d’hier, il a commenté le résultat d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle. Voici ce qu’il dit à ce sujet :

« Je ne suis pas satisfait des résultats dans l’Outre-Mer. D’abord, le second tour ne doit pas éclipser le premier. Aux Antilles, les scores sont positifs. En Guyane, c’est plus compliqué. Dans le Pacifique, on est à 52 %. Il y a donc une percée de Marine Le Pen. Le score mahorais (57 %) n’est pas bon du tout. Il faut être honnête. À La Réunion, nous sommes à 60-40 %, ce n’est pas une victoire mais un échec. Marine Le Pen a su avec des offres populistes convaincre la population qu’il y aurait moins d’immigration et moins d’insécurité. Les scores du FN et de l’abstention sont très élevés dans l’océan Indien. Il faut donc rester modestes. »

A La Réunion, le score d’Emmanuel Macron « n’est pas une victoire mais un échec » : cette prise de position vient de la personne chargée de l’outre-mer dans le mouvement qui veut devenir le parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Il indique donc en substance que c’est notre île qui a plombé le résultat du nouveau président de la République outre-mer. Cela découle en effet du poids démographique de notre île, ainsi que d’une participation généralement plus élevée que dans les autres collectivités d’outre-mer.

Dans notre île, les prétendants se bousculent au portillon. Thierry Robert était ainsi à Paris pour fêter la victoire d’Emmanuel Macron dimanche. Mais il n’apparaissait pas sur la photo souvenir. Gilbert Annette de son côté a vanté les mérites d’Ericka Bareigts, car d’après lui Emmanuel Macron la juge comme une « excellente ministre des Outre-mer ». Les faits ne plaident pourtant pas pour cette affirmation, comme le rappellent les derniers événements en Guyane. Et surtout, Max Dubois souligne que si La Réunion représente 30 % de la population des Outre-mer, c’est dans notre île que vit la moitié des chômeurs de ces collectivités. Manifestement, les membres de la majorité parlementaires qui devaient défendre les intérêts de La Réunion dans la lutte contre le chômage ont été moins performants que d’autres députés.

Autrement dit, les prétendants à un poste de ministre ou à une place de député sont renvoyés à leurs chères études. Il est important de ne pas perdre de vue que le nouveau président de la République souhaite faire émerger une nouvelle génération de responsables politiques. Le vote de la présidentielle a sanctionné le bilan des sortants. Emmanuel Macron prendra-t-il la décision de confier à nouveau des responsabilités à ceux qui ont failli ?

J.B.

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