A peine 5 % du profit pour le créateur de la richesse, près de 66 % pour l’actionnaire qui ne produit rien

22 juin 2018, par J.B.

Hier, Oxfam a présenté le résultat d’une étude sur la rémunération d’un agriculteur d’un pays en développement par rapport au prix de vente du résultat de son travail dans la grande distribution. Cette étude porte sur 12 produits. Voici un extrait du communiqué présentant cette étude :

« Par exemple, pour un kilo de crevettes provenant de Thaïlande puis vendu en France en 2015 à 15,68 euros, le pêcheur n’a touché que 48 centimes. Dans ce pays, plus de 90 % des travailleurs interrogés dans les usines de transformation de fruits de mer ont déclaré avoir souffert de la faim au cours du mois écoulé. 
Pour des produits comme le jus d’orange brésilien, les haricots verts du Kenya, le thé indien, la crevette vietnamienne et le thon en conserve thaïlandais, les paysans ou travailleurs touchaient moins de 5 % du prix final payé à la caisse. 
Alors que beaucoup de travailleurs et de paysans vivent dans la pauvreté, les huit plus grandes chaînes de supermarchés cotées en bourse ont réalisé 22 milliards de dollars de bénéfices dont 15 milliards de dollars ont été reversé à leurs actionnaires en 2016, soit près des deux tiers. 
En France, Carrefour a versé en 2016, 57 % de ses 894 millions de bénéfices sous forme de dividendes à ses actionnaires. Si l’entreprise n’avait reversé ne serait-ce que 1% de ce montant aux ouvriers vietnamiens dans le secteur de la transformation de la crevette, plus de 14 000 d’entre eux auraient pu accéder à un revenu vital. »

Une première remarque s’impose. A La Réunion, les prix de ces produits sont plus élevés qu’en France. Le pourcentage du salaire du travailleur qui a produit par rapport au prix de vente est donc encore plus faible. Oxfam met le doigt sur un des objectifs du capitalisme : tirer le maximum de profits pour qu’ils soient captés par une classe de rentiers, le producteur de la richesse ne recevant qu’un salaire misérable par rapport aux profits réalisés grâce à lui. C’est cette règle qui domine l’économie aujourd’hui, et elle ne peut donc qu’accentuer les inégalités : 5% pour le créateur de 100 % de la richesse, 66 % pour l’actionnaire qui ne produit rien.

C’est ce système qui s’est mis en place au 19e siècle, la Terre était alors peuplée de moins d’un milliard d’habitants. Aujourd’hui, nous sommes plus de 7 milliards dans la monde, et avec l’extension du capitalisme partout, le nombre de travailleurs exploités ne fait qu’augmenter et on doit donc atteindre à un triste record battu d’année en année. C’est dire combien il est urgent de dépasser ce sytème.

J.B.

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