À qui le tour ?

18 octobre 2006

Hier se sont déroulées à Sainte-Suzanne les obsèques du petit Jean-Yann, tué dimanche à l’âge de trois ans sur la route littorale par un rocher tombé de la falaise. Des centaines de Réunionnais l’ont accompagné jusqu’à sa dernière demeure, toute La Réunion était avec lui et avec ses proches.
Jean-Yann est la quatrième victime d’éboulis et de chutes de pierres sur cette route depuis le début de l’année. Ce drame rappelle à chaque personne empruntant cette liaison entre Saint-Denis et La Possession qu’elle pourrait en être la prochaine victime. Soixante mille personnes sont dans ce cas chaque jour.

Il n’y a pas de “triaz dann kafé” pour les victimes potentielles de la route littorale. Élu(e) ou pas, de droite ou de gauche, patron ou bien ouvrier, jeune ou vieux, homme ou femme, Réunionnais ou touriste..., ce danger est le même pour tous les usagers.
Or, on apprend qu’après une phase d’accélération dans le choix technique de la solution alternative à cette route, la suite du processus bute sur un problème de financement. L’État voudrait se contenter de financer seulement 25% de la nouvelle liaison routière entre le Nord et l’Ouest de l’île, alors qu’il en est responsable à 100%.

Le gouvernement a reconnu la totale responsabilité de l’État dans la gestion de ce dossier. Elle découle notamment du choix d’un trajet funeste pour cette route nationale. Un choix que l’État a imposé aux Réunionnais au départ. En tant que collectivité locale, la Région exprime sa solidarité en participant au financement des travaux mais l’essentiel n’a pas à être financé par les Réunionnais.
Plus l’État va tarder à financer et à réaliser les travaux de sécurisation de la route actuelle et de construction de la nouvelle route, plus il augmentera la probabilité d’autres victimes. Alors, à qui le tour ?

L. B.


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