A quoi joue le premier des ministres français ?

25 septembre 2014, par J.B.

Les médias ont surjoué la visite du Premier ministre Valls chez la Chancelière Allemande Merkel. Il a été reçu avec les honneurs de la garde allemande, tapis rouge et hymnes de circonstance. Il a eu ensuite toutes les marques de considérations de Mme Merkel. Les mots étaient choisis pour saluer le courage de son hôte, car il porte un lourd fardeau. En clair, c’est la prof qui salue les efforts de l’élève mais ne croit pas en ses capacités de progresser sérieusement. D’ailleurs, une expression bien reprise par tous les observateurs était sans équivoque. Elle lui a dit qu’il y avait d’autres façons de faire de la croissance que d’emprunter pour investir.

Dans son esprit, il faut agir sur les structures bureaucratiques. Aux journalistes qui lui posait la question de confiance de l’exposé politique de Valls, son collègue a rigolé, et a renvoyé la réponse au jugement de la Commission européenne.
Comme quoi, il n’y a que les députés abstentionnistes pour croire au miracle ! Les députés qui ont voté la confiance sont plus forts que Mme Merkel. Le doute a traversé les esprits quand Valls a dit qu’il dispose d’une majorité pour mener les réformes nécessaires.

Mais qu’avait-il à dire tout ça et pourquoi s’est-il senti obligé d’aller présenter à Berlin sa copie ? Transparence ? Non, c’est la preuve que c’est la Chancelière allemande Merkel qui dirige la France et l’Europe. Valls ne se trompe pas de porte. C’est elle qui accorde les satisfécits. Voilà un pays vaincu, il y a un demi siècle, en train de faire la leçon au pays vainqueur. Autant il n’avait pas besoin de déclarer son amour aux entreprises, autant il est suspect en disant devant les journalistes : « la France n’est pas l’enfant malade de l’Europe ». C’est le genre de formulation qui exprime exactement le mouvement contraire.

En définitive, puisqu’il n’a eu aucune contrepartie, qu’est-il parti faire là-bas ? A quel jeu (naïf) joue-t-il ?

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