À toutes ces femmes

25 novembre 2005

À celles qui se sont faites marronnes pour arracher leur liberté et celle de leurs enfants.
À celles qui ont dressé des barricades pour faire tomber la monarchie.
À celles qu’on lapide, qu’on sacrifie, qu’on excise, qu’on infibule.
À celles qui voient leurs enfants mourir de famine et de maladie dans leurs bras.
À celles qui voient leur innocence s’envoler sur un trottoir, que l’on vend, que l’on exploite.
À celles que l’on bâillonne, que l’on retient en otage (Ingrid, on ne t’oublie pas).
À celles que l’on frappe, que l’on terrorise, que l’on humilie, que l’on avilie, que l’on tue.
À celles qui s’accusent et à celles que l’on accuse.
À celles qui se murent dans le silence et à celles que l’on n’entend pas.
À celles qui s’affichent, qui se marchandent et à celles que l’on viole.
À celles qui militent et à celles qui n’osent pas.
À celles qui triment pour deux sous et à celles qui aspirent aussi à une vie professionnelle.
À celles qui ont un diplôme et à celles qui ne savent pas lire.
À celles qui ne sont ni putes, ni soumises.
À celles qui ont peur pour leurs enfants et à celles qui n’en auront pas.
À celles que l’on siffle, mais qui n’aboient pas.
À celles-là et à toutes les autres, du passé, du présent et de l’avenir, à ces grands-mères, à ces mères, à ces filles, à mes sœurs, quelles que soient votre ethnie, votre religion, votre classe sociale, mes pensées vont vers vous.
À ma fille qui s’entendra dire que sa maman est féministe, je lui dis que je ne sais pas ce que c’est que le féminisme, mais si c’est se battre pour le droit des femmes au respect et à la dignité, alors, oui, je suis féministe.

Estéfani


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus