Agir, bouger, lutter

2 juillet 2005

À l’occasion de la mission effectuée cette semaine à La Réunion par l’Union nationale des Centres communaux d’action sociale (UNCCAS), un fait très important a été annoncé publiquement : il y a de plus en plus de familles réunionnaises qui ont recours à des tickets repas et à des bons d’alimentation pour pouvoir se nourrir. Cette réalité est à rapprocher du fait qu’il y a de plus en plus de Réunionnais qui sont privés de leur droit au travail ou qui doivent se contenter d’un emploi précaire. Il y a de plus en plus de Réunionnais qui ont des difficultés pour financer leurs besoins élémentaires et se retrouvent exclus de la société. De même, un nombre croissant de foyers sont privés de leur droit au logement.
Lorsqu’on analyse des faits de société, il faut se garder de toute vision simpliste et mécanique car c’est une réalité complexe. Mais il est difficile de ne pas s’interroger sur les liens entre ce qui est écrit plus haut et les nombreux indicateurs sur la déchirure du tissu social dans notre île : augmentation du nombre de personnes victimes de souffrances mentales, de maladie alcoolique et sans perspective d’avenir, augmentation de la consommation de drogues et donc des trafics qui vont avec car très rentables, montée de la délinquance plus ou moins violente (voitures fracturées, logements et commerces cambriolés), violences contre les femmes et les enfants etc...
La solution à tous ces problèmes, qui minent de nombreuses existences et notre vivre ensemble, c’est bien sûr de permettre à chaque personne d’avoir les moyens de vivre et de s’épanouir mais aussi d’avoir des raisons de vivre, un projet de vie. Pour cela, il faut un projet réunionnais. Et pour qu’un tel projet avance, il faut suivre l’exemple de ceux qui ont depuis toujours fait progresser les sociétés partout dans le monde : agir, bouger, s’organiser, s’unir pour lutter ensemble.

L. B.


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