Aides à fonds perdus

27 septembre 2005

Hewlett Packard, le géant américain de l’informatique, s’apprête à supprimer 1.240 emplois en France. Or, HP a largement bénéficié des aides publiques. Rien qu’en 1998, 3,2 millions d’euros d’argent public ont été injectés dans cette entreprise privée.
Vendredi, dans “les Echos”, le Premier ministre a demandé que HP rembourse ces aides. Mais cela dit, il sait très bien que cela est impossible. Car lorsque ces amis politiques sont revenus au pouvoir en 2002, ils ont fait voter une loi qui enlève tout contrôle de l’utilisation et de l’affectation des fonds publics versés aux entreprises. Structure associant parlementaires, partenaires sociaux et élus locaux, la Commission nationale des aides publiques n’existe plus depuis cette date.
Cela signifie que rien ne peut obliger une entreprise qui a touché des millions d’euros pour créer des emplois à rembourser lorsqu’elle décide de “fermer boutique”.
Dans les mesures annoncées par le gouvernement pour lutter contre le chômage, les aides aux entreprises sous diverses formes sont au programme. Cela va de l’allègement des charges à l’assouplissement du droit du travail en passant par l’élargissement du recours à l’intérim. Mais on peut remarquer que toutes ces aides ne sont pas conditionnées à la création ou au maintien de l’emploi. D’où le risque de voir le monde du travail s’enfoncer encore davantage dans la précarité, pendant que des millions d’euros d’argent public sont transférés vers les entreprises privées sans aucun contrôle.

Manuel Marchal


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