Air Austral va être mangée. On dit merci QUI ?

7 juillet 2014, par J.B.

Guyto Narayanin n’est pas content. Il l’affirme haut et fort, dans le JIR de samedi. La cible de son courroux : Didier Robert, Président d’Air Austral. L’objet : ce dernier l’a débarqué du Conseil de Surveillance alors qu’il voulait être utile à son pays.

Cela fait un bon moment que nous affirmons, à Témoignages, preuves à l’appui, que les attaques portées contre Paul Vergès et Gérard Ethève, à la tête d’Air Austral, révélaient une stratégie différente. De Pierre Lagourgue à Paul Vergès, l’objectif était clair : le désenclavement de La Réunion, la baisse des prix des billets et une capitalisation mixte publique-privée réservée en priorité aux entrepreneurs de La Réunion. Il y avait de la place pour tout le monde. Air France a même eu en cadeau près d’un tiers de l’actionnariat de la compagnie réunionnaise. Malgré ce geste, le transporteur historique a considéré que c’était un crime de lèse-majesté de le concurrencer sur ce terrain. Un véritable complot était organisé pour éliminer la direction historique d’Air Austral. Un détail : on a vu un déclenchement de grève de travailleurs de la compagnie couvert en direct par RFO !

En pleine crise de l’aérien qui touchait toutes les compagnies, l’occasion était trop belle pour dénoncer la direction de la compagnie. A la manœuvre, il y a avait l’insatiable Didier Robert qui avait les yeux plus gros que le ventre d’un Boeing. Qu’importe ! Beaucoup de monde s’est précipité pour l’aider à avaler le morceau. Sitôt repu, il lui fallait encore plus. Il se retourna vers les moyens morceaux, puis d’un simple coup d’accordéon, il engloutit le reste et les miettes.

Guyto Narayanin dénonce avec justesse le retour de la stratégie d’Air France. Air Austral était forte quand elle pouvait aligner les 2 Airbus A380 de 840 places qui ont été commandés pour baisser les prix à 600 euros. L’argent était épargné pour gagner la bataille du long terme. Il n’y en avait pas d’autre avant longtemps. Didier Robert est en train de brader notre innovation, tout en pillant l’argent public pour financer les billets délivrés par les compagnies, dont Air France qui n’en demandait pas tant !

Narayanin n’a pas fini de découvrir les dégâts collatéraux d’un changement de stratégie quand les choix sont limités. C’est comme le gardien de but devant un pénalty. S’il n’a pas bien anticipé le coup, il est à contre-pied car le choix est limité. Didier Robert n’a aucune vocation à rester Président du Conseil Régional. Il a déjà préparé la suite. Ne soyez pas étonné. Tiens, vous avez remarqué : il est déjà Sénateur. Encore, un coup d’accordéon ! Pendant ce temps, La Réunion a perdu, les actionnaires sont ruinés, les Réunionnais vont perdre. On dit merci qui ?

J.B.

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