Amour de la sagesse

29 juillet 2005

Aujourd’hui nous sommes le 29 juillet. Soit deux mois, jour pour jour, après la victoire historique du “non” à La Réunion et en France au référendum sur le projet de Traité constitutionnel européen. On n’a pas encore tiré tous les enseignements théoriques et toutes les conclusions pratiques de cette victoire populaire contre le système dominant. Or il est important de réfléchir à la signification profonde de ce choix politique exprimé par une large majorité de l’électorat, afin de préparer d’autres victoires des forces de progrès et de créer les conditions d’un développement durable de notre île et du monde.
Comme l’affirme l’écrivain André Bellon dans le numéro du “Monde Diplomatique” de ce mois, "la forte participation au référendum du 29 mai montre la résurgence de la souveraineté d’un peuple qu’on disait disparu sur une scène qu’on disait désertée. (...) La politique rejoint ici la philosophie. (...) Elle s’inscrit dans une évolution de la pensée. (...) La philosophie, qui a toujours su accompagner l’évolution historique, pourrait enfin se réveiller, sortir des salons conformistes et retrouver son lien avec l’humanité". Et de rappeler : "Penser, c’est dire non", affirmait le philosophe Alain.
Penser, dire non, douter, critiquer, imaginer, dialoguer, lutter pour construire ensemble une société différente : c’est la responsabilité et le devoir de chaque citoyen. C’est la condition pour que l’expression de la souveraineté du peuple - la démocratie - l’emporte de plus en plus sur la souveraineté de la minorité possédante.
Voilà aussi pourquoi chaque citoyen est appelé à faire vivre la philosophie. C’est-à-dire l’amour de la sagesse. Soit l’amour de la vérité, de la liberté, de la justice. Il n’y a rien de plus subversif.

L. B.


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