Après la démolition des chantiers… la démolition de la biodiversité ?

28 décembre 2010, par Manuel Marchal

Un reportage de Réunion Première a récemment mis en évidence une conséquence de l’incendie du Maïdo : les voies d’entrée des espèces envahissantes se sont multipliées. C’est le constat fait par la SREPEN, en voyant que de nouveaux pare-feux ont été tracés. Chacun de ces nouveaux chemins est un couloir favorisant la prolifération des pestes végétales. Ces espèces sont un facteur de nuisance à la biodiversité car elles concurrencent les espèces endémiques.

Le 23 décembre dernier, "le Quotidien" publie en page 3 une photo-montage de Serge Gélabert montrant des touristes au bord d’une cascade. Photo-montage car ce lieu est actuellement inaccessible, sauf par hélicoptère ou en canyoning.
Serge Gélabert est membre du "Pôle de compétence et d’expertise" qui doit avoir « en charge la définition, le suivi et le contrôle de l’ensemble des actions portées par notre collectivité en matière de tourisme », comme l’a précisé Didier Robert le 9 juin dernier lors de la présentation de cette instance composée de « personnalités reconnues » mais pas élues. Il fait donc partie de ceux qui ont la responsabilité de présenter « un certain nombre de propositions concrètes », selon le président de Région, pour développer le tourisme à La Réunion.

Une des idées de Serge Gélabert mérite le détour : creuser dans la forêt primaire des sentiers pour que des touristes puissent investir la bordure du Trou de fer et le pied de la cascade de Takamaka. Exposée dans la presse le 23 décembre, l’idée a été défendue le lendemain par Didier Robert au journal de Réunion Première. Cela a démontré que ce dernier est toujours sur sa ligne d’opposant au Parc national, comme lorsqu’il a refusé d’y faire adhérer sa commune en 2006.
Si La Réunion est classée au Patrimoine mondial, c’est parce que Piton Cirques et Remparts sont un gisement de biodiversité d’une richesse unique au monde. Mais cette biodiversité est constamment menacée par les atteintes perpétrées par les activités humaines, ou par les espèces invasives qui s’étendent peu à peu. À partir de là, l’ouverture de sentiers dans des zones aussi fragiles est un danger pour la survie de ce qui a justifié le classement de La Réunion au Patrimoine mondial, car c’est une voie d’entrée pour les nuisances humaines et les pestes végétales.

Ouf, heureusement que Serge Gélabert et son ami Didier Robert n’ont pas parlé plus tôt, sinon la candidature de La Réunion au Patrimoine mondial était vouée à l’échec.

M.M.

Didier RobertLa Réunion Patrimoine mondial

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