Arafat : l’engagement d’une vie

5 novembre 2004

Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne, admis dans un hôpital militaire en région parisienne, où il livrait hier son dernier combat, est de ces hommes dont l’engagement d’une vie éclaire le chemin de leurs contemporains longtemps après qu’ils soient passés.
Sa stature politique et la constance de son engagement ne seront pas de trop pour montrer la voie de la paix dans une région déchirée par un conflit interminable. Plusieurs fois chassé de Palestine par les gouvernements israéliens successifs, il a obtenu, à force de ténacité, d’y retourner et d’y faire respecter enfin l’Autorité palestinienne, comme préfiguration d’un État futur.
Leader historique de l’OLP depuis plus de 40 ans, il a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat et doit une grande part de sa popularité auprès de son peuple au fait qu’il ne s’est jamais résigné à la violence comme issue au conflit israélo-palestinien. Devenu chef de guerre sous les agressions de l’armée israélienne, il n’a jamais renié sa foi en une voie politique démocratique, contre les extrémistes de son propre camp, du Hamas ou du Jihad islamique.
C’était la voie étroite, celle qui a coûté la vie à Itzhak Rabin, le Premier ministre israélien engagé avec Arafat dans le processus de paix et avec qui il a partagé le prix Nobel de la Paix.
Cette constance et cette foi inébranlable dans la création d’un État démocratique et libre, vivant en paix avec ses voisins, sont le plus grand message d’espoir que les Palestiniens puissent reprendre aujourd’hui, pour le faire grandir.

P. David


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