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31 juillet 2009
Il est rare que nous communiquions sur ce qu’il est convenu d’appeler un “fait de société” tragique. Le faire à propos du drame qui vient de se dérouler à la Petite-Île est le signe que nous ne l’analysons précisément pas comme un banal “fait de société”.
Dire notre consternation face à un tel drame qui voit deux personnes, à l’orée de leur vie d’adulte, perdre la vie, pour l’une, gâcher la sienne, pour l’autre, endeuillant d’un seul coup deux très jeunes enfants, et deux familles, est élémentaire.
Dire également notre indignation quant à la façon dont une télévision a présenté ce drame indiquant clairement que La Réunion se distingue dans ce type de crime est légitime. Car un tel jugement est inexact. Jugez-en vous mêmes :
Le taux de délinquance dans les DOM apparaît globalement moins élevé qu’en métropole. L’indice de criminalité dans ces territoires s’y situe en effet à 55,4%, alors qu’il s’élève à 57,5% en métropole. Cet indice connaît de notables différences d’un département à l’autre : le taux de criminalité en Guyane (109,33%) est deux fois supérieur à celui de la métropole, alors que celui de La Réunion dépasse à peine 40,06%.
Plutôt que se livrer à des jugements aussi lapidaires que faux, ne serait-il pas temps de se donner enfin les moyens d’analyser sérieusement les ressorts de ces drames ?
Constatons qu’en dépit de nombre de nos demandes, des années durant, les études de sociologie ont — dans les faits — été interdites à La Réunion. Pour des raisons purement idéologiques, était administrée une “vérité d’évidence” selon laquelle “le Réunionnais”, personnage mythique s’il en est, ne pouvait être autre que la décalque exacte du “Français” tout autant mythique. Toute autre conception étant politiquement incorrecte, il était inutile d’enseigner ici la sociologie. De même, sur décision préfectorale, en 1973, l’embryon d’unité de recherche archéologique fut supprimé et les crédits afférents vinrent abonder ceux du futur Musée de Villèle.
Interdits de leur passé aux racines multiples, stigmatisés dans leurs pratiques religieuses, méprisés dans la langue — le créole — constitutive de l’identité réunionnaise, privés des droits accordés aux citoyens et étrangers résidant en France continentale, bafoués dans leur expression démocratique, bâillonnés par l’ORTF puis FR3, niés dans leur imaginaire, les Réunionnaises et les Réunionnais doivent, par surcroît, subir le flot constant de leur indignité alléguée : pères absents, pédophiles, violeurs, incestueux, alcooliques, violents, clochards, drogués, femmes aux mœurs légères, époux couverts de maîtresse, paresseux et donc chômeurs, “pisseurs d’enfants” en quête de toujours plus “d’argent braguette”, assassins, criminels, meurtriers, tourmenteurs de chiens jetés aux requins, etc…, tel est le portrait que, jour après jour, radios, télévisions et journaux renvoient à leurs auditeurs et lecteurs. Telle est l’opinion toute faite servie aux visiteurs débarquant à La Réunion. « Noirs ou Blancs, tous des nègres ! », s’était écrié un vice-recteur. Et cette constance du mépris déployé à l’encontre de tous les Réunionnais se lit dans les organigrammes de toutes les instances décisionnelles publiques et privées. Cette infériorisation systématique, source d’une insécurité linguistique, d’un manque de confiance en soi, d’une perte de l’estime de soi, est entretenue : toute tentative de briser ce carcan est aussitôt combattue comme s’il s’agissait d’une entreprise insurrectionnelle.
Confrontés à 20 années de persécutions et de tentatives d’exterminations nazies, certaines franges d’intellectuels juifs développèrent ce que Theodor Lessig appelle le syndrome de la “Haine de soi”. Refusant d’être ces boucs émissaires commodes, pourchassables, exterminables à merci, certains d’entre ces intellectuels en vinrent à se mépriser jusqu’à ne trouver d’issue que dans le suicide, voire dans la violence à l’encontre de leur reflet humain, leur semblable juif.
Dans notre île, des humains nièrent cette qualité à d’autres humains à la seule raison de leurs différences — la couleur de leur peau notamment — et d’une supériorité civilisationnelle alléguée. Dans cette île, une minorité d’humains d’Europe s’est approprié légalement le droit de vie et de mort sur des humains d’autres continents.
L’acte d’abolition du 20 décembre 1848 a mis un terme à l’institution esclavagiste, mais les préjugés raciaux lui ont survécu. La barbarie du droit de cuissage du “maître” a perduré jusqu’à très récemment avec l’impunité qui lui était assurée.
De cette réalité, on ne veut parler. De cette occultation, les tenants sont encore nombreux.
Pourtant, il est essentiel d’en parler. L’Afrique du Sud de Nelson Mandela nous montre qu’une immense majorité Noire peut, avec ses bourreaux Blancs, regarder les souffrances endurées, en parler librement et, quelle que soit l’horreur du crime, prôner la réconciliation et — pour l’atteindre — pardonner.
Dans notre île, de nos jours, nombre de décisions engageant l’avenir sont prises sans tenir compte ni des réalités, ni des perspectives tracées ici, non plus que de l’aspiration de toute une jeunesse — filles et garçons mêlés — à mettre en œuvre toutes leurs qualités et compétences pour forger leur destin.
N’est-ce pas de ce côté-là qu’il convient désormais — en même temps que nous explorerions notre passé — de mettre l’accent ? Montrer l’image de nos solidarités, notre ténacité, notre aptitude au pardon, nos capacités à envisager et imaginer un avenir profitable à tous, ne serait-il pas des milliers de fois plus profitable ?
Persuader un être d’une incapacité quasi génétique, fatale, n’a jamais permis d’en faire une personne responsable. Par contre, exalter ses capacités, lui apprendre la valeur et l’unicité de tout être humain, l’encourager à la solidarité, le respecter permettrait sûrement, au fil de décennies estompant peu à peu les séquelles de tant de siècles de “loi de la jungle”, que cessent ces drames insupportables dont les femmes, ravalées au rang d’objets de consommation, cesseraient d’être les principales victimes.
Jean Saint-Marc
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