Au delà de l’horreur

12 décembre 2006

L’horrible assassinat d’un couple de retraités, samedi dernier, à Bois-de-Nèfles Saint-Paul vient rappeler, s’il en était besoin, combien notre société est gangrenée par la violence. L’ampleur de ce fléau aujourd’hui fait que le seuil de l’insupportable semble être atteint. L’indignation est à son comble dans la population et interpelle directement notre “vivre ensemble”, ici à La Réunion. Car, au delà des réactions passionnelles suscitées par tel ou tel drame, c’est bien la cohésion de la société réunionnaise qui est en cause.

Certes, la sécurité des biens et des personnes relève exclusivement de la compétence de l’État qui doit tout mettre en oeuvre pour y parvenir. Et, entre la tentation du “tout sécuritaire” - qui n’a jamais enrayé le phénomène de la violence ni en France ni ailleurs - et une politique préventive - qui tenterait d’agir sur les causes profondes de la violence mais dont les effets sont forcément différés dans le temps - , le débat est plus que jamais ouvert. Mais l’État, c’est aussi NOUS et, de ce point vue, nul ne peut échapper à ses propres responsabilités en la matière. La montée de la délinquance et de son corollaire, la peur dans la population, doivent faire l’objet de débats en dehors de toute démagogie et de tout laxisme. Les médias doivent se saisir de ce drame pour tenter d’exorciser les peurs, tout en favorisant une prise de conscience générale de notre responsabilité collective.

Car, au delà de rapports sociaux violents hérités de l’Histoire et dans les moments les plus difficiles, les Réunionnais ont toujours su sauvegarder l’essentiel de leur “vivre ensemble”. Cette volonté constante de contribuer à l’unité réunionnaise se retrouve aujourd’hui, par exemple, dans le “Nouveau Contrat” social” du PCR. Que des hommes et des femmes d’horizons divers apportent leur contribution à l’élaboration d’un plan de développement permettant aux Réunionnais de se ressourcer à ses propres valeurs, voilà le chemin de la responsabilité.

J.M.


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