Au-delà des chiffres de la délinquance...

26 mars 2005

Jeudi dernier, les autorités administratives et judiciaires du pays ont rendu publics les derniers chiffres en matière de délinquance à La Réunion. Globalement, ils sont inquiétants : le nombre de crimes et de délits a augmenté de 2,3% en janvier et février derniers par rapport à la même période l’an passé. Et les autorités de donner moult précisions sur la nature des faits délictueux, son évolution, leur localisation, les taux d’élucidation des infractions, de gardes à vue et de poursuites en comparution immédiate.
Mais, cette fois, le préfet a voulu aller au-delà de ces chiffres en plaidant pour "une approche globale" de ce fait de société en évitant le "tout-sécuritaire" et en privilégiant la prévention par "la mise en sécurité contre les atteintes au tissu social". Ce discours rejoint les préoccupations de toutes les personnes soucieuses de s’attaquer aux causes profondes et multiples de la montée de la violence dans nos sociétés.
Il convient d’élargir cette réflexion et cette vision aux bases mêmes de notre système social. Lorsqu’une société repose sur le chacun pour soi, sur la compétition, c’est-à-dire "la concurrence libre et non faussée" entre les individus et les groupes sociaux, sur la loi du marché, sur le consommer toujours plus, sur l’avoir et le paraître plutôt que sur l’être, où va-t-on ? On ne peut aller que vers la bataille générale, la violence sociale et les conflits sociaux aggravés.
"Concurrence libre et non faussée"... par les droits sociaux, les aides, les subventions et les services publics ? Eh bien c’est justement ce que prévoit l’article I-3-2 du projet de Constitution européenne soumis à référendum. Est-ce cela que nous voulons, avec toutes les conséquences sur notre vivre ensemble quotidien ?

L. B.


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