Austérité imposée de ce gouvernement à l’hôpital…

15 mai 2020, par Bertrand Ancelly

Depuis un an, les services d’urgences ont multiplié les grèves, les actions et les « SOS » pour dénoncer les effets dévastateurs des restrictions budgétaires et des suppressions de lits, mais ce gouvernement n’a daigné lever le petit doigt pour aider nos soignants en souffrance… Aura-t-il fallu une pandémie risquant de faire imploser l’hôpital public pour que ce gouvernement puisse voir l’utilité de nos hôpitaux ?
Chaque intervention de ce gouvernement durant ces derniers mois, n’a fait que mépriser ce service public qui sauve des millions de vies chaque année. Pour eux 300 euros à la fin du mois, ça ne change rien, mais pour une aide soignante qui touche 1400 euros, cela change beaucoup de choses. Partons encore plus loin : en pleine grève de l’hôpital, ils n’ont rien trouvé de mieux que de déclarer que les services en grève, étaient dirigés par des incompétents et qu’il fallait leur apprendre à travailler. Quel mépris !
Quand ce gouvernement s’étonne du nombre insuffisant d’infirmiers en France, faudrait-il lui rappeler que ces derniers sont les plus mal payés de tous les pays de l’OCDE ! Contrairement au Luxembourg où les salaires sont le double de ceux proposés en France. Il faut réellement que les choses changent à l’hôpital, et pour que les choses changent, il faut des mesures d’organisation. Mais avant les mesures d’organisation il faudrait mettre des moyens, pour que les hôpitaux aient plus de personnels, et mieux payés. Il faudrait aussi un outil de travail qui leur permette d’assurer la sécurité des patients, c’est-à-dire en arrêtant de fermer des lits et en maintenant des services ouverts.
Faisons comprendre à ce gouvernement la nécessité de supprimer les impôts injustes sur l’hôpital tels que la taxe sur les salaires. Taxe prélevée sur l’hôpital donc sur les cotisations sociales. Cela représente 4 millions d’euros qui pourraient être réinjectés dans nos hôpitaux et EHPAD. Faisons le ménage des impôts injustes en France car, rappelons-le, la France est le premier des pays de l’OCDE dans les prélèvements fiscaux. La population soutient que les hôpitaux, la santé relèvent du service public, n’en déplaise au gouvernement !

C’était sans compter le Covid-19. Cela a placé les hôpitaux déjà occupés à combattre la fin de la grippe saisonnière, en première ligne face à cette nouvelle pandémie. Les personnels de services de soins intensifs de plusieurs hôpitaux ont été débordés voyant une pénurie de places en réanimation face à un afflux de personnes gravement atteintes. Les pires questions ont été évoquées pour trier les patients, ce qui pose de lourdes questions éthiques : qui sauver et qui laisser mourir ?
Ceci n’est pas possible en France !
Voyez vous-même la situation catastrophique dans laquelle ont opéré un certain nombre de services hospitaliers amenant au constat suivant : ce sont des soignant.es totalement dévoué.es à leur tâche, qui pallieront une fois de plus les manquements du système, surtout de ce gouvernement, afin de protéger la population face à cette pandémie.
Cette pandémie nous aura révélé que la santé gratuite, sans condition de revenus, de parcours ou de profession, notre État-providence ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe, notamment à travers ce coronavirus. Le Covid-19 obligera le gouvernement à admettre son erreur sur sa gestion désastreuse de l’hôpital, masques et tests, et surtout de notre pays.

Bertrand Ancelly

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