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2 août 2021, par
La France a créé une réserve naturelle dans les îles Glorieuses, un archipel français de l’océan indien revendiqué par Madagascar. Objectif officiel ? Préserver la biodiversité. Il s’agit plutôt de garder la main sur une zone d’importance géostratégique mondiale.
Le 26 juin 1960 le drapeau tricolore français cédait la place à celui de Madagascar, indépendant après plus de soixante-cinq ans d’occupation, la rétrocession ne fut pas totale. La France maintenait son grappin sur quelques îles avoisinantes, notamment celles des Glorieuses, situées au nord-ouest de la « Grande Île », dans le canal du Mozambique. Pourtant, la résolution 34/91 des Nations unies (12 décembre 1979) invitait « le gouvernement français à entamer sans plus tarder des négociations avec le gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles précitées [les Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassa da India], qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar ». Même le rappel, une année plus tard, de la violation de la souveraineté territoriale de Madagascar au travers de la résolution 35/123 des Nations unies, qui souligne, « avec regret, que les négociations envisagées dans [la] résolution 34/91 […] n’ont pas été engagées », n’y a rien changé.
En octobre 2019, foulant le sol de la Grande Glorieuse, Emmanuel Macron affirmait la volonté de l’Élysée de classer cette île en réserve naturelle nationale ainsi que les eaux qui l’entourent. Il faut être bien naïf, pour ne voir dans cette déclaration du président français que de l’altruisme vert.
Car les intérêts que défend la France en occupant ces territoires vont bien au-delà de la sauvegarde des espèces endémiques. Pour le comprendre, il faut se souvenir que l’occupation par la France des îles Éparses (dont font partie les Glorieuses) lui octroie le contrôle de quelques 640 000 km2 de mer, qui s’ajoutent aux quelques onze millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive qu’elle détient déjà – ce qui fait d’elle la détentrice de la plus importante zone maritime au monde, devant les États-Unis.
Cela lui confère le pouvoir sur les ressources halieutiques, et soulève aussi la question des réserves maritimes d’hydrocarbures. Selon une étude de l’United States Geological Survey (USGS), le canal du Mozambique, où se trouvent les îles Éparses, contiendrait d’importantes réserves d’hydrocarbure et de gaz naturel. Certes, le gouvernement français a acté, en février 2020, la fin des forages en mer. Mais son soutien à Total, qui exploite l’important gisement gazier de Cabo Delgado au nord du Mozambique, dit bien autre chose. Le positionnement militaire y est crucial car les enjeux géostratégiques sont majeurs. Selon le site Advancing Earth and Space Science, l’océan Indien serait celui qui subirait la densité de trafic maritime la plus importante, avec une augmentation d’activité de plus de 300 % sur les vingt dernières années. D’ailleurs, le projet faramineux de « nouvelle route de la soie » de la Chine passe essentiellement, dans sa version maritime, par l’océan Indien, et la nécessité des puissances occidentales de barrer la route à l’expansionnisme chinois n’est un secret pour personne.
L’utilisation des arguments de sauvegarde de la biodiversité pour des desseins stratégiques et géopolitiques n’a rien de nouveau. La République de Maurice a d’ailleurs failli en faire les frais avec la tentative avortée de la Grande-Bretagne de transformer les eaux territoriales de l’archipel des Chagos en aire maritime protégée. Il est certain que la réserve naturelle des îles Glorieuses a pour but de marquer la domination française sur le canal du Mozambique, plus qu’à protéger la biodiversité sur ces îles. Les Nations Unies ont tranché le conflit territorial depuis 1979, mais la France refuse d’appliquer le droit international. Le gouvernement malgache saura très bien défendre la biodiversité sur ces îles faisant partie de son espace géographique. Il est toujours aussi nécessaire de faire de l’Océan Indien une zone de Paix.
« La tolérance n’a jamais excité de guerre civile, l’intolérance a couvert la terre de carnage » – Voltaire
Nou artrouv’
David Gauvin
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