Bato fou

29 novembre 2004

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Salle comble et ambiance de feu vendredi soir au Kabardock du Port pour le concert de Ziskakan. Ce succès de Gilbert Pounia et de ses dalon a une signification particulière.
Certes, il confirme la qualité musicale et artistique de ce groupe emblématique qui a acquis un professionnalisme de niveau international. Cela devrait se vérifier lors de la tournée que va entreprendre Ziskakan dans quelques jours en France.

Mais il n’y a pas que cela. Les chansons de Ziskakan sont porteuses d’un message culturel, identitaire et politique réunionnais fort, auquel adhère largement la population de La Réunion, jeune et moins jeune. Un message dont sont porteurs également bien d’autres groupes, comme Bastèr, Tapok, Firmin Viry, Force Indigène, Sèt Po, Jako Maron, la troupe Lélé etc...
Les Réunionnais adhèrent massivement à l’expression d’une volonté de changement social et de respect de l’identité culturelle réunionnaise. Ils l’ont d’ailleurs montré en unissant leurs voix autour de l’Alliance lors des dernières élections et dans les différentes manifestations revendicatives contre la casse sociale du gouvernement.

Tous les jours, l’actualité nous montre que Ziskakan a raison de continuer à chanter et à crier : "Mon péi, bato fou ; ousa bann la i ral anou ?" Mais la vie quotidienne nous montre aussi que par leurs luttes unitaires, les Réunionnais résistent aux tempêtes et aux mauvais coups que nous infligent les décideurs parisiens avec leurs complices locaux.
Plus que jamais, l’heure est à la résistance réunionnaise pour construire un projet d’avenir dans l’union. Il dépend de nous et de personne d’autre que l’on ne nous “ral” pas n’importe où et que nous conduisions le bateau de La Réunion là où nous le voulons. Là où nous l’aurons décidé.

L. B.


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