Bientôt la fin des illusions ?

24 septembre 2013, par J.B.

Hier, l’association ATR-FNAUT a écrit au président de la République pour l’informer personnellement des tenants et des aboutissants du projet de route en mer. Si jamais ce chantier est lancé, il sera lourd de conséquences pour La Réunion. L’opinion prend de plus en plus conscience de cette réalité, ce qui oblige les partisans de ce projet suicidaire de multiplier les tentatives de justification. Le dernier coup de main date du dernier Haut conseil de la commande publique, quand le préfet a pris la parole pour dire qu’il n’y a aucun problème…

La semaine auparavant, le président de la FRBTP avait une page dans le "JIR" pour exprimer son "coup de colère". Il appelait de ses vœux au lancement immédiat de ce chantier, estimant que le problème ne vient pas des incertitudes techniques ou financières qu’il n’a pas soulevées, mais du fait « que nous n’avons pas l’impression que tout le monde soit derrière ce projet » . Lors de sa prise de fonction, il avait jugé « suicidaire » de ne pas faire cette route en mer dans les colonnes du "JIR" du 22 août 2012, avant d’estimer que s’opposer à ce chantier est « criminel » selon "le Quotidien" du 22 octobre suivant.

Il existe à La Réunion un courant qui pense imposer ce choix. Cela amène à quelques réflexions à ce sujet.

Lorsque Didier Robert a décidé de supprimer le chantier de la Rocade Sud, il a fait plus que s’opposer à un projet, il l’a détruit d’un trait de plume avec tous les emplois qui allaient avec. Il en a fait de même pour le tram-train et le projet Perben de nouvelle route du littoral. A-t-il été traité de « criminel » par ceux qui soutiennent aujourd’hui son projet de route en mer ? Les décisions de ce dirigeant UMP ont inspiré d’autres élus qui ont également cassé les projets et les emplois qui vont avec. Pourtant, toutes ces réalisations avaient un point commun : elles étaient faisables sur les plans technique et financier, ce qui n’est pas le cas de la route en mer de Didier Robert. Pourquoi n’a-t-on pas alors entendu s’élever les voix qui s’expriment aujourd’hui pour dire qu’il faut lancer au plus vite le chantier de la route en mer ?

Un débat a lieu sur la nécessité de construire ou pas la route à 6 voies voulue par le président de la Région. Ce débat, c’est l’essence même de la démocratie. Tout doit être mis sur la table. C’est pourquoi la priorité doit être la transparence pour que les Réunionnais soient informés sur la faisabilité financière du projet. À ce jour, la demande d’une mission d’expertise économique et financière demandée par des élus de la République reste sans réponse. Cette MEEF est pourtant le moyen de clarifier, afin que les prises de position ne reflètent pas des illusions mais s’appuient sur une réalité.

J.B.

Route du littoral

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