Blues

18 mai 2006

Le premier “Baromètre politique français” réalisé par le CEVIPOF-Ministère de l’Intérieur du 20 mars au 3 avril derniers « confirme que les Français sont pessimistes », écrit “Libération” dans son édition du mardi 16 mai.
Le quotidien parisien note que ce pessimisme se retrouve d’abord dans les données personnelles des personnes interrogées. « 54% d’entre elles affirment s’en sortir “difficilement” avec les revenus de leur foyer (12% “très difficilement”). Quand elles se projettent vers l’avenir, le désabusement semble à son comble : pour 76% d’entre elles, les jeunes auront “moins de chances de réussir que leurs parents” ».

Ce blues français se retrouve dans les soucis de la population : le premier concerne l’emploi (38%), suivi des inégalités (11%) et de la hausse des prix (10%). Conséquence de ce pessimisme : 69% des personnes interrogées affirment qu’elles ne font « confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays ». Ce rejet s’explique par « le sentiment que les représentés ne sont pas compris des représentants », selon le directeur du CEVIPOF.

Ce refus des partis de gouvernement d’écouter les citoyens est illustré par le fait qu’un an après la victoire du “non” au référendum du 29 mai 2005 sur le projet de Constitution européenne on attend toujours le début d’une auto-critique des “oui-ouistes” de droite comme de gauche quant à leur préférence pour une Europe livrée à la « concurrence libre et non faussée ». De même, on n’a toujours pas entendu la moindre critique de l’UMP et du PS quant à la “communication” de la Commission européenne du 26 avril dernier prônant une privatisations des services sociaux.
Faut-il s’en étonner quand le premier secrétaire de la fédération socialiste de La Réunion a déclaré le 10 mai dans son “Quotidien” qu’« on a dû se soumettre à la réalité du marché »...?

L. B.


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