Brasseurs d’air

12 octobre 2004

"Celui-là, il brasse tellement d’air qu’il pourrait mettre en faillite tous les vendeurs de climatiseurs de l’île". Ce moucatage en règle d’un militant d’une certaine formation qui se veut de gauche à l’endroit du dirigeant de sa propre famille politique, illustre bien la propension qu’ont certains, notamment parmi les élus, à prendre la parole pour abreuver le bon peuple de formules creuses, sans pour autant avancer le plus petit début de commencement de proposition. Ceux-là s’identifient à l’aune de la formule d’un grand humoriste français : "pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour".
À l’inverse, il existe dans la population de notre pays des hommes, des femmes, qui, sans exercer de responsabilités électives, ont des idées et s’intéressent à l’avenir de notre île. Depuis le lancement du débat public sur la route du Littoral et le tram-train, le 10 septembre dernier, ce sont quelque 500 personnes qui ont assisté aux quatre réunions organisées dans le cadre de ce débat dans l’Ouest, le Sud, l’Est et le Nord. La commission dirigée par René Robert a reçu 1.300 cartes-réponses, enregistré une centaine de questions sur son site internet et reçu plusieurs dizaines de contributions.
Qu’un citoyen lambda s’interroge, critique et formule des propositions est riche d’enseignements. Cela démontre à l’évidence que l’avenir ne pourra plus se décider dans des cercles restreints et que les brasseurs d’air, ne supportant pas la contradiction, devront compter de plus en plus avec la prise de parole citoyenne.

S. D.


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