Briser l’avenir, effacer le passé

18 octobre 2004

Pendant 18 jours, l’armée israélienne a écrasé sous les bombes la région de Gaza, l’une des zones les plus densément peuplées de la planète, tuant 129 personnes.
Samedi, les habitants pouvaient enfin sortir de chez eux, ils ont découvert un paysage digne d’un lendemain de tremblement de terre. Pour des Palestiniens sur place, les choses sont claires : l’armée cherche à les chasser du pays, comme en 1948 et en 1967. Comment en effet peut-on vivre alors qu’à chaque survol d’avion ou d’hélicoptère, c’est la mort qui peut venir du ciel ? À quoi peut-on penser quand on vit encerclé par des miradors, d’où des soldats peuvent tirer au moindre doute ? Et à quel projet d’avenir réfléchir, lorsque cette occupation se poursuit depuis déjà des décennies, au mépris des résolutions de la communauté internationale ?
La dernière offensive des militaires israéliens a fait également une victime symbolique : il s’agit d’un site archéologique byzantin vieux de plus de 1.500 ans, et restauré grâce à l’ONU. Tout comme les talibans qui avaient dynamité les bouddhas monumentaux d’Afghanistan, les chars israéliens se sont acharnés sur les colonnes et les mosaïques antiques, un patrimoine de l’humanité. Faire de la Palestine un pays sans avenir pour ses habitants, mais aussi sans passé, n’est-ce pas le but recherché ?

Manuel Marchal


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus