Ça continue…

14 février 2011, par Geoffroy Géraud-Legros

Historique. Parvenu au pouvoir présidentiel via le Ministère de l’Intérieur où il jouait les hommes forts, Nicolas Sarkozy est parvenu, en une moitié de mandat, à s’aliéner la sympathie des militaires, magistrat et des policiers. Celui qui s’était fait le promoteur d’un État fort se retrouve donc confronté à une défiance jamais atteinte par un Président sous la Vème République… alors même que le principal syndicat de la magistrature est résolument de droite, et que la police avait jusque-là bénéficié d’un soutien verbal sans faille de la part des dirigeants de l’UMP.

Du côté des policiers, les causes de la révolte se trouvent d’ailleurs sans doute dans ce caractère verbal : si légitimistes qu’ils soient, les agents des forces de l’ordre constatent comme les autres fonctionnaires que les “coupes” dans le service public affectent leurs conditions de travail sur le terrain… Où ils doivent, de surcroît, avec moins de moyens, assumer les déclarations de fier-à-bras d’un Président qui a choisi de provoquer la population des quartiers pauvres.

Les magistrats ne supportent plus les provocations du chef de l’État qui, bien avant son entrée en fonction, ne cachait pas son mépris envers ce corps de fonctionnaires. Il y a d’ailleurs là l’un des ferments des révoltes sociales qui explosent contre le pouvoir UMP, qui ciblent particulièrement la personne du Président de la République. Car Nicolas Sarkozy ne se contente pas de privatiser, de dépouiller et de casser les services publics : il humilie, rabaisse et injurie tous ceux qui ne partagent pas ses opinions. Une série de postures que la com — point fort de l’Élysée — ne parvient plus à rattraper : l’apparition télévisée de Nicolas Sarkozy n’a pas altéré la colère et la détermination des fonctionnaires, qui continueront leur mouvement cette semaine. Prélude d’une crise sociale et politique généralisée ?

 G.G.-L. 


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