Canne à sucre : sérieuses inquiétudes à Maurice

5 janvier 2015, par J.B.

Un article paru dans le quotidien mauricien « l’Express » donne la mesure de l’inquiétude des acteurs mauriciens de la filière canne. Intitulé « Agro-industrie : la canne de plus en plus menacée par la betterave », il fait état de la dernière assemblée de la Confédération générale des planteurs de betteraves.
Lors de cette réunion, les betteraviers ont donné leur orientation pour les deux dernières années qui séparent de la fin des quotas sucriers : augmentation de la productivité et baisse des coûts de production.
« L’Express » souligne que les planteurs de betterave bénéficieront d’un soutien de 18,5 millions d’euros pour financer la recherche de nouvelles variétés pour augmenter le rendement en sucre à l’hectare d’une part, et pour rechercher d’autres débouchés pour la filière betterave sucrière d’autre part.

Depuis 2009, les producteurs de sucre de Maurice ne bénéficient plus de la protection du prix garanti pour le sucre. Ils avaient anticipé cette échéance et ils ont totalement restructuré la filière. Ils ont concentré l’industrie en diminuant le nombre d’usines. Les travailleurs ont payé un lourd prix social, c’était un plan de départ volontaire avec une aide des pouvoirs publics. La production sucrière mauricienne a totalement changé. Elle est positionnée sur le sucre blanc, raffiné, sur place pour 400.000 tonnes, le solde de la production est vendue sous forme de sucres spéciaux qu’il est possible de trouver à La Réunion. Ce changement a réformé l’industrie, avec des planteurs pouvant être actionnaires des usines.
En 2009, les producteurs mauriciens ont signé un contrat avec Südzucker, une coopérative allemande de planteurs de betteraves, le numéro un européen du sucre. La politique européenne des quotas faisait que Südzucker avait besoin d’importer du sucre pour ne pas perdre des parts de marché. Südzucker a donc choisi de se fournir à Maurice.

Mais en 2017, tout va changer. Avec la fin des quotas, Südzucker pourra produire sans limite dans ses usines européennes. Il en sera de même pour les usines sucrières en France. Les investissements dans cette filière devront lui permettre de pouvoir être aussi compétitive que ses concurrents internationaux. Les Mauriciens sont donc sérieusement inquiets du déploiement de la stratégie pour soutenir la betterave sucrière. Pourront-ils encore vendre leur sucre en Europe en 2017 ? Cette question est toute aussi valable pour La Réunion.

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