Carburant : plus que jamais, la transparence !

27 août 2012, par J.B.

François Hollande avait promis le gel des prix des carburants. Sans doute fut-il trop optimiste. Quand l’augmentation arriva, l’opinion fut déçue d’apprendre que les prix ne seront pas gelés. Le Premier ministre Ayrault évoqua une « modeste et provisoire contribution de la fiscalité », en souhaitant que pétroliers et distributeurs assurent « leur propre part de l’effort ».

La question est tellement populaire et sensible qu’elle ne pouvait échapper au rassemblement politique des socialistes. Le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, a déclaré que la semaine prochaine, il y aura des décisions. Il souhaite convaincre, a-t-il dit. Pourra-t-il compter sur la bonne volonté des acteurs de la filière, déjà rompus à ce genre d’exercice ?

Le gouvernement du changement réussira-t-il à protéger le peuple et l’intérêt public face aux pétroliers qui font des bénéfices exagérés ? En février de cette année, le PDG de Total a déclaré un bénéfice de 12 milliards, son meilleur résultat depuis 2008. Il va de soi que l’opération médiatique visait surtout à s’attirer les bonnes grâces du public en annonçant qu’il allait verser 1,2 milliard d’impôts. En plein débat sur l’austérité, ça fait bien ! Dommage que ce sursaut de transparence publique, aux relents patriotiques, n’est pas allé jusqu’au total des dividendes versés aux actionnaires. Cependant, les services de l’État le savent. Ne serait-ce que pour vérifier si les déclarations de revenus sont justes.

A La Réunion, c’est plus simple : c’est l’État qui fixe le prix des carburants. Pas les pétroliers. Or, il semble que l’État a totalement abdiqué sa responsabilité de protéger l’intérêt public, si l’on croît un rapport de l’Autorité de la Concurrence qui avait mentionné que « les pétroliers présentent la facture et le préfet exécute ». En plus, ici, les taxes sont faibles. Ce qui assure à nos pétroliers des marges substantielles. Ils peuvent donc baisser les prix.

Les pétroliers, qui ne sont pas des philanthropes, avancent l’argument de l’étroitesse du marché comme pour s’excuser de cette marge. Soit. Mais ils auraient été plus crédibles si, à la prochaine réunion, ils recommençaient la publication des comptes qu’ils ont stoppée depuis 2008. Plus que jamais, la transparence est nécessaire.

 J.B. 

Lutter contre la vie chèrePrix des carburants

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