“Celui qui ne courbe pas la tête”

19 décembre 2007, par LB

Aujourd’hui et demain, nous allons vivre le “top” de la célébration du 20 Désanm, à l’occasion du 159ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage à La Réunion. Et cette année, seront à nouveau battus les records des manifestations organisées dans l’île pour célébrer la “Fête réunionnaise de la liberté”.
Nous ne pouvons tous que nous féliciter d’un tel succès. Surtout si l’on pense aux dizaines d’années de luttes qu’il a fallu mener, notamment avec le soutien du PCR, pour que cette date historique soit reconnue unanimement et officiellement.

Mais il faut aussi que ces manifestations aient un sens lié au message profond de cette fête et qu’elles continuent de fédérer les énergies pour aller plus loin que de simples évocations folkloriques. Célébrer le 20 Désanm, fêter la liberté, c’est s’unir et s’organiser pour conquérir de nouvelles libertés et agir ensemble pour faire respecter les droits des Réunionnais.
Quelle est la liberté des travailleurs obligés de travailler en ce jour férié ? Quelle est la liberté des centaines de milliers de Réunionnais souffrant du chômage, de la précarité, du mal-logement, de bas revenus, d’illettrisme, des carences des services publics et des autres formes d’oppression ?

En fait, on ne peut séparer la célébration du 20 Désanm de celle de la loi Vergès-Lépervanche du 19 mars 1946 ayant aboli le statut colonial. Et l’on ne peut séparer ces célébrations de la lutte contre toutes les séquelles ou survivances de la colonisation et de l’esclavage.
Célébrer le 20 Désanm, c’est surtout rester fidèle toute l’année au combat de nos ancêtres marrons. Et ne pas oublier que le nom de l’esclave rebelle Cimandef signifie en malgache : “Celui qui ne courbe pas la tête”.

L. B.


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