Cent jours et toujours rien

8 septembre 2005

Lors de la mise en place du nouveau gouvernement au lendemain de la victoire du “non” au référendum, le Premier ministre Dominique de Villepin avait affirmé qu’en 100 jours, il comptait redonner confiance à la France.
Aujourd’hui, nous arrivons au terme de ces “Cent jours”, et on ne peut pas dire que la confiance soit revenue, notamment à La Réunion.
Sur 2 dossiers clé, l’emploi et le logement, on peut se demander ce qui a avancé. Le nouveau gouvernement a fait de la lutte contre le chômage sa priorité. Résultat : le Contrat “nouvelles embauches”, un CDI qui comprend une période d’essai de 2 ans au cours de laquelle le travailleur peut être mis à la porte du jour au lendemain sans motif.
Cette brèche dans le Code du travail a été décrétée sans aucun débat parlementaire, puisque le gouvernement a décidé de légiférer par ordonnance. Ce qui est une drôle de façon d’instaurer la confiance.
Des milliers de Réunionnais dont la survie dépend d’un contrat précaire sont toujours dans l’incertitude. Cent jours et toujours aucune garantie de pouvoir encore espérer travailler l’an prochain. Quant aux chômeurs, ils sont attaqués de front par la mise en œuvre d’une mesure phare du Plan Borloo : le contrôle renforcé et la multiplication des sanctions contre les demandeurs d’emploi.
Sur le plan du logement, en France, les “Cent jours” se sont achevés par des tragédies qui illustrent les conséquences du manque de logements sociaux. L’insuffisance de l’implication de l’État se vérifie encore plus dramatiquement à La Réunion dans ce domaine.
Loin de redonner la confiance, ces “Cent jours” s’achèvent sur des inquiétudes encore plus grandes, qui ne peuvent qu’être un appel à renforcer la mobilisation de toutes les volontés pour sortir La Réunion de la crise.

Manuel Marchal


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