Changement climatique : le littoral de La Réunion encore longtemps habitable ?

21 avril 2018, par J.B.

De fortes vagues se sont abattues jeudi sur le littoral dans l’Ouest et le Sud. C’est la conséquence d’une forte houle. Récemment, cela fait déjà plusieurs fois que quand vigilance forte houle concerne ce secteur, des dégâts sont observés. À Saint-Louis, les habitants du front de mer ont subi des préjudices matériels. Ce fut le cas aussi des restaurants de plage à l’Ermitage.

Ce nouveau rappelle le pouvoir destructeur de l’océan. Il indique également que la montée du niveau de la mer va favoriser la répétition de ce phénomène. Dans l’Ouest, des manifestations ont été organisées contre la présence de restaurants sur la plage de l’Ermitage. La forte houle a rappelé que ces installations sont bien condamnées par le changement climatique. Les riverains du front de mer peuvent avoir aussi des motifs d’inquiétude légitimes.

À l’Ermitage, la borne kilométrique située au croisement de la voie cannière et de la route des plages indique une altitude de 2 mètres. Elle se situe à plusieurs centaines de mètres de littoral. Entre cette borne et le littoral, un quartier abrite de nombreuses habitations et plusieurs d’entre elles sont très récentes. Or, malgré tous les efforts de réduction d’émission de gaz à effet de serre, la mécanique de la montée du niveau de la mer est déjà enclenchée, et sa force d’inertie est telle qu’une hausse d’un mètre est déjà inéluctable. Ce qui veut dire qu’à plusieurs centaines de mètres du littoral actuel, l’altitude sera ramenée à un mètre. Autant dire que quand surviendront des alertes fortes houles dans l’Ouest, tous les habitants de l’Ermitage seront concernés.

Ils pourront difficilement compter sur la protection du cordon de sable littoral. Il suffit d’observer les racines de filaos devenues aériennes à cause de l’érosion pour constater que la plage disparaît progressivement. Se posera alors la question du relogement de ces habitants, à moins de construire le long de la plage une digue de plusieurs mètres de haut capable de résister à la force de l’océan. D’où la nécessité de se préparer dès à présent à cette conséquence du changement climatique.

J.B.

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  • Avec un écart type de 10°, on est foutu ! Les deux années qui viennent sont cruciales, mais hélas, les décideurs, qui sont de plus en plus au courant, ne font pas grand chose de réel pour limiter les dégats à venir. On commence à cultiver la vigne en Angleterre. Le sud de la France aura des températures de 40 voire même 50 ° en été ! Là où il pleut beaucoup, il pleuvra davantage, là où l’eau manque, ce sera encore plus dramatique, comme pas loin d’ici finalement, en Afrique du Sud où il n’a pas plu depuis 3 ans ! Ici, l’eau douce abonde dans l’Est malgré le basculement vers l’Ouest, on en a plein, tellement qu’on s’autorise à la rejetter en mer comme en sortie de turbines EDF ! Il n’empèche que l’on risque d’avoir des conflits pour la conserver et qu’on continue de la polluer comme si bien montré sur Arte cette semaine pour la Méditerranée. A revoir sur "www.arte.tv". Ce soir, sur France 2, on retrouvera la mer, propre, merveilleuse, mystèrieuse dans un très beau reportage. On espère que cela ne sera pas un souvenir de "comment c’était avant", ou encore "voilà la mer comme elle existait de nos jours et que nous avons saccagé jusqu’au dernier poisson", un bon exemple est celui des bichiques de la Réunion. Ce n’est qu’un souvenir. Même cher, c’est terminé. On se contente de ceux venus d’aileurs, congélés, ce n’est plus vraiment pareil. Tout ça à cause d’inconscients qui n’ont pas hésité à employer de l’eau de Javel pour aller plus vite, être plus rentable dans leur pèche si on peut appeler ce massacre comme ça. Quelle triste époque ! Arthur qui pleure.

  • Si on veut donner aux réunionnais et aux nombreux touristes qui viennent nous visiter chaque année la possibilité de continuer de profiter des rares plages que nous avons , il faudra bien construire comme vous le suggérez des digues protectrices . Celles ci empêcheront la mer de gagner du terrain pendant les périodes cycloniques ou de fortes houles mais les plages ne disparaitront pas .

    C’est ce qui est fait sur les côtes de Normandie du côté de la baie de Saint Michel ou des plages de débarquement . Alors pourquoi pas à la Réunion . Il faudra bien entendu prévoir un budget et trouver des roches pour construire les digues de protection mais ce n’est pas impossible à réaliser .

    Par ailleurs comme il est important de donner à tous les réunionnais la possibilité d’aller à la plage , puisque les loisirs de la plage sont devenus un phénomène de société , il serait peut être temps de songer à réaliser des plages artificielles dans les endroits où on peut aménager des lieux de baignades et de pique nique protégés . Cela réduira sensiblement les énormes embouteillages du dimanche soir sur les routes de l’ouest de l’ile . Il a des villes en métropole qui ont opté pour cette solution lorsqu’elles n’avaient pas de belles plages naturelles , c’est le cas par exemple de Toulon qui a transformé presque toutes ses petites criques en lieu de baignades sécurisés . Alors pourquoi on ne pourrait pas faire la même chose chez nous .Notamment dans le nord , dans l’est et le sud où les endroits qui peuvent accueillir des petites plages artificielles ne manquent pas .

  • Très bonnes idées, en effet tout est lié, on est sur la même planète, à protéger car elle est en danger, saccagée de plus en plus, hélas. A Toulon, c’est vrai, les réunionnais connaissent sans doute le Mourillon, . Artificiel mais apprécié, à Marseille, au prado aussi, à quelques encablures du stade vélodrome cher à l ’ OM, bondé lui aussi lors des concours de pétanque du journal communiste " La Marseillaise" et de "La Provence". Les bonnes idées, il faut les copier, les mauvaises, les oublier. A Toulon je me souviens, il y a aussi depuis longtemps un téléphérique, et bien sur la ligne SNCF. No comment. Arthur.


Témoignages - 80e année


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