Changement climatique : qu’attendent les Européens pour agir ?

24 janvier 2014

La Commission européenne a présenté mercredi ses nouveaux objectifs en matière d’atténuation du changement climatique. Elle propose une baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à leur niveau de 1990, un part de 27% des énergies renouvelables, et le refus d’interdire aux Etats l’exploitation du gaz de schiste.
En matière de réduction des émissions des gaz à effet de serre, la proposition de Bruxelles est un doublement par rapport à ce qui avait été proposé par les Européens à Copenhague en 2009. Les valeurs présentées par la Commission vont donc être une des bases de travail dans la perspective de la conférence de Paris sur le climat en 2015. C’est en effet dans moins de deux ans que les pays du monde devront s’entendre pour arriver à un accord succédant au Protocole de Kyoto.

Aussi ambitieux qu’il puisse paraître, l’objectif des 40% est tempéré par plusieurs organisations de défense de l’environnement, et même par le Parlement européen. Ce dernier avait en effet lié cette baisse à une augmentation à 30% de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen, et avait voté pour un chiffre de 40% en matière d’efficacité énergétique. Ce dernier point a été évacué par la Commission européenne.
Le député allemand Matthias Groote, président de la Commission environnement du Parlement européen est très clair : « mis à part l’objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre, ces objectifs ne répondent pas aux mesures nécessaires et ne sont pas crédibles auprès de nos partenaires internationaux. Je regrette que la Commission se soit laissée hypnotiser par ceux qui prétendent que des objectifs climatiques et énergétiques ambitieux représentent un coût, et qu’elle n’ait pas proposé d’objectifs contraignants en termes d’efficacité énergétique ».
Quant aux représentants des pays les plus vulnérables changement climatique, c’est-à-dire les îles, l’Asie, l’Océanie, l’Afrique et l’Amérique du Sud, ils comptent sur une baisse d’au moins 80% des émissions de gaz à effet de serre en provenance des Occidentaux et du Japon.

Car en toile de fond des propositions de la Commission, il y a les contraintes économiques. Or, plus les mesures nécessaires à l’atténuation du changement climatique tarderont à être prises, plus élevé sera le coût des catastrophes liées à ce retard.
Les Européens arriveront-ils à redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard ?

 J.B. 

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