Chantier de la route en mer (NRL) et sécurité routière

10 novembre 2017, par J.B.

Lundi, un grave accident a endeuillé une famille. Une étudiante de 20 ans a perdu la vie dans un accident survenu dans la descente du viaduc du Bernica à Saint-Paul, à la fin de la route des Tamarins. Un camion de livraison de galets pour le chantier de la route en mer est à l’origine de cette tragédie. Une enquête est en cours pour déterminer les raisons de ce drame. Néanmoins, la question de l’insécurité routière provoquée par la circulation en grand nombre de camions chargés de 40 tonnes de galets pour alimenter un chantier est posée. L’accident a eu lieu en effet en bas d’une descente sur une route très fréquentée. De plus, la Région a décidé de consacrer une voie dédiée aux poids lourds dans cette descente très embouteillée le matin. L’objectif est de permettre aux camions de circuler plus vite, afin qu’ils puissent effectuer plus de rotations dans la même journée. Le drame a eu lieu à la fin de cette voie dédiée.

Dans une lettre ouverte, l’association Lataniers Nout Ker d’Vie alerte le préfet de La Réunion à ce sujet. Voici quelques extraits :

« Monsieur le Préfet, c’est un constat indéniable que, depuis le démarrage du chantier de la NRL, le nombre de poids lourds sur nos routes a augmenté de façon importante. Et pas n’importe quels poids lourds, des camions bennes de 30 tonnes minimum, comme celui qui a été semble-t-il à l’origine du carambolage mortel de lundi dernier.
Le chantier de la NRL est un chantier hors norme avec un besoin en matériaux hors norme. Le nombre de ces camions bennes et leur cadence de rotation sur nos routes sont également hors norme. C’est une première à la Réunion et il semble que les risques liés au transport de ces matériaux ont été sous-estimés ou mal anticipés.
Le but de ce courrier est de vous alerter sur une situation que nous dénonçons depuis près de 2 ans, sans aucune réaction de la part des pouvoirs publics.
En effet, nous déplorons quotidiennement les incivilités voire infractions suivantes :

- Bennes non bâchées créant des nuages de poussières dans leur sillage ou laissant s’échapper des cailloux et autres morceaux de roches sur la route, créant un danger important, plus particulièrement pour les motards ;
- Vitesse excessive de camions chargés à bloc (là encore non bâchés le plus souvent) qui parfois même doublent à plus de 100km/heure ;
- Refus de priorité aux ronds-points (particulièrement au Port) ;
- Bruit de klaxons répétitifs (de jour comme de nuit) quand les camions se croisent aux abords du chantier, devenant insupportables pour les riverains.

Les témoignages que nous recevons en ce sens sont légion.
Evidemment, il ne faut pas mettre tous les transporteurs et conducteurs de poids lourds dans le même panier. Nous ne voulons pas stigmatiser cette profession que nous respectons, qui travaille durement et qui fait vivre de nombreuses familles à La Réunion. Encore une fois, l’urgence réside dans la mise en place de mesures de prévention, de contrôle et de répression adaptées aux risques liés à ce transport « hors norme » de matériaux.
Par ailleurs, nous espérons qu’une alternative à la partie prévue en digues (marché dont l’ordre de service a été différé) sera rapidement trouvée. »

Gageons que des mesures soient rapidement prises pour protéger les usagers. Ainsi, ne serait-il pas plus raisonnable d’interdire la circulation de ces camions la journée ? Rappelons que la livraison en charbon des centrales thermiques s’effectue en général la nuit afin que les rotations de camions n’encombrent pas le réseau routier.

J.B.

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