Chikungunya : jeu dangereux

13 septembre 2006

Étonnante cette annonce lundi par le ministre de la Santé sur la recherche d’un médicament pour guérir les malades du chikungunya : "Nous avons bon espoir que ce médicament puisse être disponible en toute fin d’année ou au tout début de 2007", a déclaré Xavier Bertrand. Étonnante, parce qu’on ne comprend pas sur quelle base a été faite une telle communication, ni dans quel but. Surtout dans le contexte où évolue l’épidémie.
En effet, la semaine dernière encore, le ministre de l’Outre-mer confirmait ce que “Témoignages” et d’autres disent depuis des mois : les risques d’une reprise massive de l’épidémie durant l’été sont réels. Et que cela nécessite une mobilisation considérable de tous les services publics et de toute la population pour écarter ce danger. Si l’on avait voulu démobiliser les acteurs de la lutte anti-chikungunya, on n’aurait donc pas fait mieux.

Cette annonce laisse d’autant plus dubitatif que "les chercheurs ne savent même pas encore si l’étude pourra s’achever cette année", selon “le JIR”. Celui-ci ajoute : "Dans un communiqué publié peu après cette déclaration, Matignon, plus prudent et réservé, n’évoque aucun calendrier pour le médicament".
Comment peut-on jouer ainsi avec la santé des Réunionnais ?

Ce jeu est particulièrement dangereux car la véritable annonce qu’on attend ne vient toujours pas : la production à La Réunion et la distribution massive à la population réunionnaise - y compris aux enfants des écoles - du produit bio appelé BTI pour tuer les larves des moustiques transmetteurs du virus du chikungunya.
Or l’épandage de cet insecticide est pratiqué en Camargue. Pourquoi pas ici ?

L. B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus