Cinquante ans après, il serait temps !

2 novembre 2004

En Algérie, bien sûr, mais aussi en France, le cinquantième anniversaire de l’insurrection algérienne - le 1er novembre 1954 - a donné lieu à des célébrations importantes. Cinquante ans après, le besoin de savoir et la nécessité de tirer les leçons de l’histoire ont donné un relief particulier à ces commémorations. Au delà des déchirures, des fractures et des non-dit, l’heure est sans doute venue, pour les uns et les autres, à la confrontation de leurs “vérités”, à l’acceptation des leurs propres responsabilités. Autrement, les blessures de l’histoire apparaîtraient à jamais insupportables.

Le parti communiste français, et c’est tout à son honneur, a entamé ce travail de réflexion sur sa propre attitude pendant ce qu’on a appelé pudiquement les “événements d’Alger”. Attitude non dénuée de contradictions. Fallait-il - par exemple - pour un parti engagé dans la lutte anti-coloniale, voter les pouvoirs spéciaux au gouvernement socialiste de Guy Mollet ? La secrétaire générale du PCF, Mme Buffet, a estimé, dans une réunion qui s’est tenue jeudi passé à Paris, que c’était là "un geste difficile à assumer". Elle a appelé même le président de la République à ce que la France reconnaisse "le tort fait à la nation algérienne par le colonialisme, la répression et la guerre".
Cinquante ans après, il serait temps.

Rappelons que “Témoignages”, à l’époque, fut saisi à plusieurs reprises et son directeur, Paul Vergès, déféré devant la cour de sûreté de l’État pour atteinte à l’intégrité du territoire pour avoir soutenu... le droit des Algériens à l’autodétermination.

J.M.C.


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Témoignages - 80e année


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