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par le Dr Raymond Vergès

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Climat : les 2 degrés, enjeu d’un poker mortel

samedi 15 septembre 2018, par Jean

Celles et ceux (surtout CEUX puisque le masculin domine les cercles de pouvoirs : financiers, politiques, économiques, etc) qui refusent aujourd’hui de regarder ailleurs que du côté de l’incendie se moquent bien de ce qui se passera dans 20 ou 30 ans (ils seront — Macron mis à part — tous morts [riches ?] et enterrés). Ce sont donc les jeunes générations qui doivent se lever et refuser l’enfer sur Terre que les caciques des partis de l’Ancien Monde leur préparent ligotés qu’ils sont par leurs petits arrangements avec les bousilleurs de la Terre prêts à corrompre et être corrompus pourvu qu’on leur laisse — encore une heure, une minute, une seconde — le temps de faire une dernière affaire bien juteuse qui fera monter le cours de la Bourse en leur faveur… et que crève le monde !

Pour ma part, l’objectif de limiter la hausse de la température à 2° m’apparaît comme le plus mortel des pièges. L’humain standard (dont je suis) a pris l’habitude de raisonner en termes de seuils critiques aberrants : tant de nitrates tolérés dans notre eau, tant de millisieverts acceptables autour des centrales nucléaires, (et les ouvriers de la maintenance des centrales en reçoivent bien plus que la dose “admise”), tant de milligrammes de pesticides “admis” dans les fruits et légumes et céréales, tant de phtalates acceptés dans notre sang, etc.
Où est la limite ? En vrai de vrai, il n’y en a pas. L’ultime limite c’est quand un humain tombe raide mort. Si tu chopes un cancer, dommage pour toi mais aucun de ces empoisonneurs ne se sentira responsable. Si les arbres meurent des conséquences de nos folies, on s’en moque : seuls 3 % de l’humanité [occidentale] sont encore en lien direct avec l’agriculture et, dans ces 3 % il y a aussi les grands groupes de la chimie empoisonneurs des terres, des cultivateurs et ouvriers agricoles. Les vrais agriculteurs amoureux de la Terre ne représentent plus qu’un infime pourcentage.

Alors, pris dans cette folie suicidaire collective, qui donc encore accepterait de passer pour un fatigant pisse-vinaigre en consacrant sa vie à alerter sur les dangers mortels que nous faisons courir à l’humanité et à la vie sur notre planète ?
À la mi-septembre 1996, il y a 22 ans, Paul Vergès a été vilipendé, moqué, caricaturé à longueur de pages pour avoir osé dire la vérité sur le réchauffement climatique alors que les médias parisiens attendaient qu’il leur parle du 2e tour d’une législative partielle. Aujourd’hui, chacun voit combien il avait raison d’agir ainsi : le dérèglement climatique ne fait pas de tri selon l’appartenance à un parti.

Sommes-nous collectivement capables de reprendre le combat initié par Paul Vergès et dire qu’il est plus que temps de changer nos modes de vie, de production, de consommation, de déplacement ? Plus que temps — faisant le tri dans les processus modernes — de se reconnecter à la terre nourricière, au respect des saisons ? Refuser que la nourriture, essentiellement, fasse des milliers de kilomètres, consommant des milliers d’hectolitres de carburant fossile, pour débarquer dans nos supermarchés ruinant peu à peu notre santé après avoir ruiné nos agriculteurs ? « Dans un supermarché, faites de la politique : votez avec votre carte bleue en refusant d’acheter la nourriture qui a parcouru des centaines et centaines de kilomètres, n’achetez que ce qui a été produit à proximité et qui respecte les saisons », recommandait mardi après-midi Michel Serres dans “La Tête eu Carré” (France Inter).

Tels des joueurs de poker, jour après jour, nous jouons notre vie, la vie de nos enfants et petits-enfants, tant nous sommes devenus addicts à des conditions d’existence frelatées.
Tels des joueurs de poker, nous ruinons chaque jour un peu plus l’avenir avec le fol espoir d’atteindre ainsi au bonheur.
Sauf que, à la différence du joueur de poker qui, lui, mise son fric et vibre à l’idée de gagner ou de tout perdre, notre mise à nous tous, c’est la Terre… et la perdre serait irrémédiable.
Alors ? Cette partie de poker : servi ou bien 2 cartes (les fumeux 2 degrés) encore juste pour voir ?

Jean


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Messages

  • Quand on parle d’une hausse de de la température de l’atmosphère de 2°pour la fin du siècle il faut savoir qu’il s’agit d’une hausse moyenne .Mais la température va être beaucoup plus élevée sur certaines parties du globe .

    Tandis que l’augmentation sera à peine perceptible à l’équateur elle atteindra probablement les 15 degrés sur les zones polaires . Le problème c’est qu si une augmentation de 1,5 °ou 2 à l’équateur n’aura d’influence que sur la formation des cyclones ,dans les zones polaires les conséquences seront beaucoup plus dramatiques . Comme en été le soleil ne se couche pas sur le cercle polaire il va provoquer la fonte totale de la glace des banquises et des glaciers . Ce qui va entraîner une accélération du réchauffement climatique général par la disparition des surfaces réfléchissantes des rayons du soleil et par le dégel complet du permafrost c’est dire de la couche du sol des zones polaires, ce qui libérera dans l’atmosphère des quantités phénoménales de gaz effet de serre .

    Le chiffre de 2° est peut être rassurant mais il faut bien voir quelle sera la situation sur toute la planète .Et là on se rend compte que notre prévision de 2° ne tient pas la route . Il faut réajuster notre programme de lutte contre le réchauffement climatique pour que la température ne soit pas supérieure 0,5°.

    Et ce n’est pas seulement en faisant des congrès annuel sur le sujet que nous y arriverons .Il faut faire une révolution mondiale sur la consommation de l’énergie fossile et sur la mobilisation des énergies renouvelables . Mais en sommes nous vraiment capable ? J’ai un gros doute .


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